Samedi après-midi à Paris, la Techno Parade a déployé son grand carnaval d’excitations entre la place de la Nation et celle de la Bastille. Si la manifestation s’est déroulée dans la bonne humeur et sans incident majeur, sur Twitter, l’écho numérique du défilé impose d’autres images que celles retenues pour illustrer la belle affluence.
Samedi après-midi à Paris, la Techno Parade a déployé son grand carnaval d’excitations entre la place de la Nation et celle de la Bastille. Si la manifestation s’est déroulée dans la bonne humeur et sans incident majeur, sur Twitter, l’écho numérique du défilé impose d’autres images que celles retenues pour illustrer la belle affluence.
Ce week-end marquait le seizième anniversaire de la Techno Parade. Au programme : musique, chars, déguisements et une joyeuse pagaille de 300 000 personnes (selon les organisateurs) tempérée par la présence rassurante de Jack Lang. Jusqu’ici rien d’anormal dans l’univers des manifestations culturelles parisiennes. En 1998 – à une époque ou la techno se battait encore avec les clichés qui accompagnaient la désinformation sur les rave-parties – l’ancien ministre de la Culture avait autorisé la première édition de la Techno Parade. Il était donc bien présent en tête de cortège pour célébrer le seizième défilé (l’édition 2001 a été annulée après les attentats du 11 septembre). On l’a même vu assumer fièrement les jeux de mots flippants imposés par le protocole.
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Une #TechnoParade 2014 « contre le retour de la diabolisation » > http://t.co/PQbnc1iITZ pic.twitter.com/6ZbBXpNfrV
— Culturebox (@Culturebox) 13 Septembre 2014
Mais cette année, le parcours de la danse était aussi marqué par la transe de quelques groupes d’ados surexcités à peine plus âgés que la parade elle-même. De la place de la Nation à celle de la Bastille, une foule de kids déchaînés – dont une bonne partie désinhibée par la MD – s’est appliquée à rejouer les meilleures scènes de la série The Walking Dead. Avec une implication de tous les instants, les jeunes mecs et jeunes filles du défilé ont tour à tour dansé en groupe (mais pas rarement en rythme), escaladé les abribus, chanté, hurlé et fixé les passants mâchoires serrées. Belle occasion de démontrer l’incroyable capacité de gonflement de leurs veines temporales. Fusion.
Il y avait quand même des gens bizarres à la #TechnoParade… pic.twitter.com/za0KPeXAap
— la haine permanente. (@WorkHardPlay_H) 13 Septembre 2014
Si le mobilier urbain a parfois craqué sous l’extase de certains manifestants, l’organisation de la Techno Parade a réussi à éviter les débordements de l’année 2010 et les services de police n’ont pas relevé d’incidents majeurs. Pourtant, derrière le succès de de la manifestation et les images retenues pour illustrer la belle affluence de sa seizième édition, la Techno Parade a offert un autre carnaval que celui assuré par le passage des chars et des animations. Sur Twitter, les hashtags ont rivalisé d’ingéniosité pour décrire les excès de la jeunesse hallucinée et les photos qui ressortent de l’édition 2014 tranchent franchement avec les visuels bien lisses retenus par l’organisation.
Ceux qui ont percé à la #technoparade pic.twitter.com/K9CskZ2dFR
— ferragamo (@franckovoxo) 13 Septembre 2014
Alors, est-ce que c’est de la pisse ou du vomi, dites le moi, ça m’intrigue… #technoparade pic.twitter.com/44fV2W5gza
— Henry Tran (@Henrirejaune) 13 Septembre 2014
Placé sous les signes de la défense des musiques électroniques et de l’écocitoyenneté, le défilé 2014 a surtout brillé sur les réseaux sociaux par la fureur aventureuse d’une poignée d’excités prêts à toutes les folies pour exister au milieu de la triple centaine de milliers de manifestants. Un phénomène passé sous silence par les différents comptes officiels de la Techno Parade mais qui confirme finalement une tendance de plus en plus marquée chez certains nouveaux « consommateurs » de la culture électro en France. Alors que les festivals dédiés abondent toute l’année, la plupart des manifestations d’intérêt est vampirisée par quelques acheteurs de soirées, beaucoup plus intéressés par le voyage psychotrope et le défoulement que par la curation garantie par les programmations. Et la frontière entre festivaliers et clients se renforce à mesure que la culture progresse.
Plus de photos d’ambiance sur Twitter
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