On a dû apprendre à accepter les compilations ces raccourcis autrefois honnis pour cause de facilité et à les fréquenter sans a priori, surtout depuis l’ère des labels, ces structures parfois fragiles que les compilations permettent de protéger. Servant de carte de visite ou de bilan (et la plupart du temps de renflouage […]
On a dû apprendre à accepter les compilations ces raccourcis autrefois honnis pour cause de facilité et à les fréquenter sans a priori, surtout depuis l’ère des labels, ces structures parfois fragiles que les compilations permettent de protéger. Servant de carte de visite ou de bilan (et la plupart du temps de renflouage de caisses), les compilations se transforment rarement en un vrai laboratoire comme bien sûr la série des Headz du label Mo’Wax, des Source Lab ou ce Catalogue 1999 qui, guettant moins l’efficacité que l’inédit, semble plus intéressé par le défrichage que par l’équilibre des comptes. Avec ses quatre premiers maxis, Catalogue avait exposé sa conception de la musique électronique : libre de tout formatage, loin des pistes de danse mais aussi de toute étiquette. Ce premier long format confirme que la découverte n’a pas de prix, qu’on a le droit de se perdre dans le magasin avant de passer à la caisse. Ce Catalogue se révèle ainsi riche en références, alternant pages hautes en couleur, passages noir et blanc, du profond, du superflu, du dub trafiqué et même du rock pour de rire Da hoola de Telepopmusik. Personne ne reste figé dans son rôle, surtout que les tenanciers ont eu la bonne idée d’ouvrir en grand les portes pour laisser passer de l’air frais et inspiré. Ainsi, à côté des résidents Avia pour un ténébreux et hypnotique Aviação ou Sporto Kantes, ce sont les musiciens de passage qui, munis pour seul carton du même plaisir ludique de l’exploration, continuent de tracer la ligne de conduite de Catalogue, élégante, racée et parfois iconoclaste. Si DJ Cam, caché derrière un pseudonyme hendrixien, ne déroge pas à sa fascination pour le hip-hop et pour un exercice plutôt exhibitionniste, d’autres se chargent à sa place d’éclater les règles. Money Penny Project devient ainsi léger comme l’air avec son Petit concert entre extraterrestres, easy-listening qui fera même danser les Terriens, le Fight in Tunisia d’Anna Logik est loin d’être un morceau sans histoires. Les plus belles surprises viendront cependant d’inconnus comme Izdatso et son subtil Inner lie, qui met la pilée à tous les Lamb du monde. Plus loin, entérinant cette attirance latente pour le cinéma, Big Bang Experiences filme lui-même Sarah, son court métrage à la fois voluptueux et intrigant, et Milan réalise avec Opéra un chef-d’oeuvre troublant.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}