Elle vient de sortir “Covers”, un nouvel album de reprises. Avant de retrouver Chan Marshall en une du prochain numéro des “Inrocks”, en kiosque le 26 janvier, pour une rencontre exceptionnelle, nous dévoilons ici en exclusivité des extraits de notre entretien.
C’est par l’entremise de versions chahutée de Bad Religion de Frank Ocean et fantomatique de A Pair of Brown Eyes des Pogues que Chan Marshall a annoncé en octobre dernier son retour discographique. Covers, album de douze reprises (dont une version revisitée de Hate, baptisé ici Unhate), est le quatrième du genre après The Covers Record (2000), Jukebox (2008) et l’EP Dark End of the Street (2008).
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Au générique de ce disque qui sort ce vendredi 14 janvier, Frank Ocean et les Pogues, donc, mais aussi des réinterprétations de Lana Del Rey (White Mustang), Nick Cave and the Bad Seeds (I Had a Dream, Joe), The Replacements (Here Comes a Regular), Dead Man’s Bones (Pa Pa Power), Iggy Pop (Endless Sea), ou encore Billie Holiday (I’ll Be Seing You).
En attendant la sortie le 26 janvier prochain du nouveau numéro des Inrocks avec Cat Power en une, nous dévoilons ici quelques extraits de notre rencontre exceptionnelle avec Chan Marshall.
Covers est votre quatrième disque de reprises, pourquoi un tel attrait pour cet exercice ?
Chan Marchall – N’est-ce pas intéressant de constater que la première chose que tu veuilles faire quand tu commences la musique, c’est reprendre la chanson d’un autre ? Depuis quelques jours, tous les journalistes me demandent pourquoi j’ai décidé de jouer telle ou telle reprise et je leur réponds toujours la même chose : tout le monde a toujours repris tout le monde, c’est une tradition humaine.
Sur cet album, tu reprends Hate, une chanson à toi figurant sur The Greatest (2006), en la rebaptisant Unhate. À l’instar de Bob Dylan, dont les chansons sur scène sont à peine reconnaissables tant elles sont réorchestrées, est-il important pour toi de repenser tes propres compositions ?
C’est vraiment quelque chose que je tiens de lui ; c’est important de revisiter ses propres chansons. À chaque fois que je vois Bob Dylan sur scène, il transcende ses compositions. Lui et moi, on a cela en commun de ne jamais cesser de tourner. Il est sur la route depuis un foutu temps, je ne saurais pas dire combien. En dehors de la pandémie, j’ai dû m’arrêter peut-être deux mois après le 11-Septembre et cinq mois quand j’ai eu mon fils, mais sinon, je n’ai pas l’habitude de m’arrêter. J’ai appris que j’attendais un enfant en 2014 ; quand j’ai compris que j’avais cet être en moi qui grandissait, j’ai immédiatement changé les paroles de Hate.
Tu reprends The Endless Sea, de Iggy Pop. Te souviens-tu de la première fois que tu l’as entendue ?
Pendant la tournée de Wanderer (2018), mon album précédent, je reprenais Shivers des Boys Next Door. J’avais treize ans quand j’ai entendu pour la première fois ce morceau, c’était dans un film australien qui s’appelle Dogs in Space, sur la scène rock de Melbourne. Il y avait surtout, dans ce long-métrage, une scène sublime et traumatisante avec The Endless Sea, par Iggy Pop.
Propos recueillis par François Moreau
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