Le Californien signe un disque suave et sensuel pour prolonger l’été. L’automne attendra.
Riche année que 2016 pour les amoureux de songwriting taillé dans la grâce. Après Andy Shauf, Damien Jurado ou encore Okkervil River, Cass McCombs débarque avec son huitième album studio sous le bras – si l’on excepte la compilation A Folk Set apart sortie en décembre 2015. Et, comme aucun disque du Californien ne ressemble aux précédents, celui-ci ne fait pas exception. Loin du dépouillement et de l’infinie tristesse de Wit’s End, son chef-d’œuvre de 2011, loin aussi de l’americana dense du double Big Wheel and Others (2013), Mangy Love fait le pari du groove pour accueillir en un nid douillet les textes toujours aussi incisifs de son auteur.
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Coproduit par Rob Schnapf, travailleur de l’ombre pour Elliott Smith, et Dan Horne, qui tient tout au long du disque une basse ronde et enveloppante, voilà un album riche en textures et en caresses sonores. Passons sur les (relatives) déceptions Laughter Is the Best Medicine et Run Sister Run. Mangy Love est une nouvelle réussite pour un Cass McCombs décidément à l’aise quel que soit son terrain de jeu : blues urbain et crasseux à la Black Keys (Rancid Girl), diamant sculpté par les rayons d’un soleil psychédélique (Low Flyin’ Bird que n’aurait pas renié My Morning Jacket) ou saillie post-punk gavée de réverbe (In a Chinese Alley).
Au-dessus de cette mêlée géniale et bigarrée planent quelques titres gorgés de Philly soul, smooth à souhait, comme Bum Bum Bum, Switch, qui enflamme le thermomètre, ou cet Opposite House sur lequel la délicate Angel Olsen prête sa voix pour un refrain des plus rêveur. Merveille des merveilles, It, et ses chœurs d’opéra surfant sur des lignes de guitare à haute tension, aurait été une kitsch cagade chez n’importe qui d’autre. Pas ici, où ne subsistent que magie et ravissement. C’est ce qu’on appelle la classe McCombs.
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