Tricky sur le prochain album de Massive Attack, Lana Del Rey remixée par Breton et sept morceaux estivaux à télécharger : l’actu electro par Gaël Lombart.
La nouvelle est passée quasiment inaperçue. Interviewé par le site Gigwise, Robert Del Naja, le plus indéboulonnable des membres de Massive Attack, a confirmé que le groupe de Bristol avait la matière pour donner un successeur à Heligoland, sorti en 2010 : « Un album complet est actuellement en attente en studio qui demande d’être finalisé et qui n’a jamais été joué jusqu’à présent. » Prévu pour 2015, il devrait s’inspirer en partie du travail réalisé l’an dernier par le groupe avec le documentariste Adam Curtis, pour lequel le groupe a « écouté beaucoup de vieilles chansons pop ». Mais l’information la plus inattendue, c’est la participation de Tricky à ce sixième album studio. « Il y a un morceau que j’ai fait avec Tricky mais je le jouerai en live avec lui pour de vrai. Ce n’est pas pour la tournée actuelle car ça aurait été un peu hasardeux de l’intégrer à ce show. » Celui qui accouchera d’un nouvel album portant son nom en septembre (Adrian Thaws) signera là sa première apparition au sein de Massive Attack depuis Protection, il y a vingt ans.
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ALBUM. Faire coller sa musique à des étiquettes, c’est ennuyeux. Martyn l’a bien compris qui, sur son album The Air Between Words, préfère s’intéresser aux interstices entre les genres, ces espaces inoccupés qui apportent un peu de fraîcheur et excitent les synapses (les neurones, à l’instar des genres, n’ayant pas grande utilité tous seuls). We Are You In The Future, le dernier morceau de son précédent album Ghost People, avait déjà montré toute l’ambition du bonhomme de brouiller les pistes et d’en finir avec les empreintes temporelles. Ici, la dominante est house, mais le trippy Empty Mind, le poppy Love Of Pleasure et le jazzy Drones nous emmènent beaucoup plus loin, grâce à une science du beat parfaitement maîtrisée.
CLIP. S’agitant depuis toujours aux confins du hip hop, le label Brainfeeder (qui avait hébergé Martyn le temps d’un album) a recueilli en 2011 un drôle d’oiseau : Matthewdavid. Après avoir divisé la critique avec Outmind (2011), Matthew McQueen revient avec In My World, un album plus personnel, dans lequel il se risque à rapper, ce qui ne convaincra pas tout le monde. Quant à Miko Revereza, qui a réalisé la vidéo plutôt réussie du morceau-titre, il mériterait bien le surnom de douanier Rousseau 2.0, tant son univers est naïf et son psychédélisme artisanal.
REMIX. West Coast, le premier single de l’album Ultraviolence de Lana Del Rey, a provoqué ces dernières semaines de savoureuses répliques. Dernière réussite en date, le remix de Breton qui habille la voix fragile de l’Américaine d’arrangements émouvants, le groupe ne lésinant pas sur les riffs (ici piano, là basse), tout en usant de l’effet glide avec parcimonie. Auparavant, c’était Four Tet, Solomun et Zhu qui avaient mis en valeur un couplet et un refrain désormais cultes.
TELECHARGEMENT. On a déjà parlé ici de Fakear, un de ces beatmakers français qui montent, et légitimement, parce qu’il croise avec beaucoup de légèreté, mais pas sans âme, hip hop, electronica, musique beat ou musique classique. Lui et ses amis de Nowadays records nous offrent aujourd’hui sept morceaux pour passer un été sans frontière et sans prise de tête. On retrouve ici La Fine Equipe ou Hoosky, mais mention spéciale à l’univers très onirique de Yann Kesz.
RETRO. Après un premier album, Experience, surtout remarqué pour un single aux références reggae (Out of Space), The Prodigy frappe fort en juillet 1994 avec Music For The Jilted Generation. Il y a vingt ans, cette grosse machine à danser a été brandie comme l’étendard d’un mouvement rave attaqué au Royaume-Uni par une législation draconienne. Si Liam Howlett, le principal artisan de The Prodigy, se défendra plus tard d’avoir voulu se mêler de politique, Voodoo People et son riff de Nirvana (Very Ape) reste à ce jour le meilleur argument en faveur du breakbeat.
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