Joli disque. Printanier et tout, du genre de ceux qui, tels les vents légers, s’engouffrent sous la chemisette et remettent le poil d’aplomb. Des chansons apéritives ni trop liquoreuses ni trop fades, subtilement enivrantes sans pour autant casser la tête. Ni du rock ni du jazz, pas même de la pop, mais funambulant quelque part […]
Joli disque. Printanier et tout, du genre de ceux qui, tels les vents légers, s’engouffrent sous la chemisette et remettent le poil d’aplomb. Des chansons apéritives ni trop liquoreuses ni trop fades, subtilement enivrantes sans pour autant casser la tête. Ni du rock ni du jazz, pas même de la pop, mais funambulant quelque part sur les fils invisibles qu’on aime tracer dans les rayonnages de sa discothèque entre un Nat King Cole à la coule et une Rickie Lee Jones déridée s’en payant une tranche avec un Tom Waits attendri. Derrière tout ce bazar se trouve une Canadienne d’origine italienne, née Angelina Teresa Iapaolo, qui s’est choisi le patronyme de Lullaby Baxter et l’a affublé d’un appendice trompeur. Pas plus de trio ici que de beurre en branche, qu’on se le dise, mais une fille et plein de gars très chouettes à ses pieds, un parolier bien siphonné (l’élu du cœur de la donzelle) et des idées en pagaille. Brunette anguleuse aux yeux de biche, Angelina s’est affublé de la plus élastique des formations américaines, les San-Franciscains frappés d’Oranj Symphonette Tout au long de Capable egg, ce sont eux qui font le spectacle, qui mettent une ambiance du feu de Dieu, à coups d’accordéons, d’ukulélés, de mandolines ou d’orgues Farfisa farfelus. Ils illuminent d’étoiles le décor et arrondissent les sons au gré du tempo procurant à l’air ambiant un parfum euphorisant d’avant-fête. Drôle de fille, Angelina, que tout le monde aime parce qu’elle fait tout de travers, rien comme les autres, et retombe malgré tout sur ses pieds comme une gymnaste rompue aux figures les plus libres. Capable egg est le disque qu’on fera le plus écouter aux amis, certain que chacun y trouvera son miel. Et il en faudra peu pour que, d’ici quelques saisons, Lullaby Baxter triomphe.
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