Sur un troisième album plus posé, les Californiens cultivent leur fascination pour les sixties.
Quand ils ne sont pas occupés à faire des tournées, des virées shopping chez des disquaires (trois d’entre eux ont travaillé au grandiose Amoeba, à Los Angeles), ou à concocter de somptueuses playlists de trésors cachés pour la radio en ligne Reverberation, les Allah-Las enregistrent en studio leurs propres créations au rythme régulier d’un album tous les deux ans.
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Depuis 2012, leur musique ressuscite l’esprit des pointures de la pop West Coast de la fin des années 1960, des Byrds à Love, avec autant de soin dans les mélodies que dans les textures sonores. Le gang a su prouver qu’il s’abreuvait aussi à d’autres sources recommandables, comme le country-rock des seventies ou la pop anglaise des eghties – le titre de leur deuxième album, Worship the Sun, faisait référence à un morceau de Felt.
Réuni par une passion inépuisable pour l’âge d’or des sixties, le quatuor continue ses explorations aux sources de la pop et de ses innombrables dérivés sur son nouvel album. Moins immédiatement accrocheur qu’Allah-Las, leur premier album, Calico Review surprend par sa retenue. Désormais, leurs chansons gorgées de soleil californien accueillent aussi des ombres de mélancolie passagère. Elles gagnent en profondeur, en particulier quand elles lorgnent vers la pop baroque des Zombies (Famous Phone Figure).
Ce troisième album a été enregistré au Valentine Recording Studio, qui a récemment rouvert ses portes après avoir été fermé pendant une trentaine d’années. On imagine leur joie fébrile d’avoir eu accès à la console utilisée par les Beach Boys pour Pet Sounds. En plus de cet équipement royal, ils ont enrichi leurs instruments en s’essayant au thérémine, au clavecin, ou encore au mellotron.
Surfeurs et musicologues aux connaissances encyclopédiques, nostalgiques et tournés vers l’expérimentation, les Allah-Las ne se contentent plus d’un simple hommage poli. Au fil des albums, ils se sont construit une identité bien affirmée et un son qui n’appartient qu’à eux.
concert le 24 octobre à Paris (Cabaret Sauvage)
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