Plus humble, plus retenu, un Cali sous influence Ferré. Critique et écoute.
On l’aime pour les mêmes raisons qu’il nous agace : des concerts excessifs ou des disques parfois trop chargés d’effets, de bons sentiments, d’impudeur. Et puis surviennent la sobriété et la pudeur de ce sixième album qui dit les désirs, la nostalgie heureuse car on élabore le présent en considérant les acquis du passé avec un oeil vers l’avenir. On y retouve d’évidents et discrets parallèles avec Gainsbourg et autant d’hommages sans filet à Léo Ferré.
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De manière implicite (Ostende, Camarade) ou pas (qui peut aujourd’hui revisiter L’Age d’or sans risque de sortie de route, excepté Cali ?), le Monégasque anarchiste veille en ange tutélaire sur ces treize titres, rappelant que si on va tous mourir, ce n’est pas une raison pour rester figé le cul sur sa chaise. Il y a ici des fifres décharnés et des pianos solitaires, des crissements de fanfares, l’envie rédhibitoire de tout brûler jusqu’au bout, et un disque refermé comme un poing, mais chaleureux et humaniste. Pas un disque de rédemption, mais de mutation, de la part d’un homme que l’on souhaiterait pour ami s’il n’était déjà un frère à distance.
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