Où la country vire sa cuti, il s’en passe de belles au fanclub de Patsy Cline. En écho au Drag (“travesti”) de kd Lang, les Geraldine Fibbers sortent Butch, soit “gouine”, tendance lèvre velue. Introduction éloquente à des chansons effectivement plus familières de l’épilepsie que de l’épilation. Transplantée dès le berceau de Manhattan à […]
Où la country vire sa cuti, il s’en passe de belles au fanclub de Patsy Cline. En écho au Drag (« travesti ») de kd Lang, les Geraldine Fibbers sortent Butch, soit « gouine », tendance lèvre velue. Introduction éloquente à des chansons effectivement plus familières de l’épilepsie que de l’épilation. Transplantée dès le berceau de Manhattan à Compton (fief gangsta et californien de NWA), Carla Bozulitch tâte vite de la came, puis du trottoir. Quand en ouverture de Butch elle chante « I’m just a tart » (« Je ne suis qu’une catin »), la confession perce sous la provocation le scénario de Freeway, elle l’a vécu. Pour ses débuts musicaux, elle s’attifait en dominatrice pur cuir et hurlait la techno industrielle d’Ethyl Meatplow (« meatplow », soit « laboureuse de viande »…) ; dans ses chansons couturées, la country remonte aux sources du gothique, au Frankenstein de Mary Shelley ou à Ann Radcliffe, qui fit entrer en littérature les souterrains à chausse-trapes, les huis grinçants et les terreurs nocturnes. Un violon chat-huant hulule et traque des mélodies furtives, la steel-guitar surine des refrains pantelants. Cette country de cauchemar a du chien(dent), on regrette toutefois que depuis l’irréprochable Get thee gone les Geraldine Fibbers aient ouvert leur vocabulaire aux stridences urbaines sans trop maîtriser la syntaxe adéquate les guitares à crête de Huron et la batterie à croquenots bitumés des premiers titres sagouinent salement le paysage.
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