Longtemps, la petite mort a été l’invitée d’honneur des albums d’Elysian Fields : les gémissements de Jennifer, dont le moindre souffle fait instantanément vibrer le périnée d’un violent désir, sont directement branchés sur divers organes indicibles ici. C’est cette fois un autre type de mort, moins sexy, qui plane sur Bum Raps & Love Taps […]
Longtemps, la petite mort a été l’invitée d’honneur des albums d’Elysian Fields : les gémissements de Jennifer, dont le moindre souffle fait instantanément vibrer le périnée d’un violent désir, sont directement branchés sur divers organes indicibles ici.
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C’est cette fois un autre type de mort, moins sexy, qui plane sur Bum Raps & Love Taps : le quatrième album des New-Yorkais torturés est dédié à Dee-Dee, grand-maman de Jennifer décédée récemment. Cet album est également le produit d’un autre trépas, celui d’un amour cette fois : Oren Bloedow et Jennifer Charles sont toujours un groupe, mais plus un couple. On imagine la tempête sous les crânes : pas simple de continuer quand on doit faire face, jour après jour, aux manques douloureux, aux rechutes malsaines.
Bum Raps & Love Taps porte ainsi plus évidemment que ses prédécesseurs les traces maladives mais superbes de la perte, physique ou métaphysique. Plus abouti et profond que Dreams That Breathe Your Name, il est aussi plus expérimental, tordu et ésotérique. L’omniprésent piano (les très beaux When et Out to Sea) et les arrangements classiques empruntent ainsi sur quelques morceaux (les magnifiques Lions in the Storm, Sharpening Skills ou Duel with Cudgels) des chemins ensorcelants, sinueux et vaporeux.
Ils mènent vers les sphères inconnues qu’Elysian Fields ne cesse de chercher à atteindre depuis ses débuts, mais plus directement que jamais.
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