Le dandy éternel recolle tous ses morceaux en un autoportrait brillant. Critique et écoute.
Le personnage de dandy mélancolique que Bryan Ferry s’est forgé au fil des ans ferait presque oublier qu’il fut, avec Roxy Music puis en solo, l’un des grands fauves du rock, un chanteur, songwriter, musicien et performeur hors pair. Ce Bryan Ferry-là, perdu de vue depuis longtemps, on l’avait déjà entraperçu en 2010, sur la superproduction Olympia. Comme Bowie, Bryan Ferry semble soudain rattrapé par son instinct, et le désir de finir l’histoire en beauté. Comme Bowie, il choisit pour cela de se réapproprier son mythe, d’être à présent celui qu’il voudra rester pour toujours. Avonmore est cet autoportrait assemblé pour l’éternité. D’abord, un contenant idéal : ce titre, en écho à Avalon, cette photo, en jeune homme ténébreux, et le fidèle Rhett Davies, l’architecte d’Avalon et de Boys & Girls, à la production. Ensuite, le contenu : des chansons langoureuses, un son méticuleux, une voix plus suave que jamais. Et puis, la conclusion, où Ferry fait le lien entre Stephen Sondheim (Send in the Clowns), peut-être sa plus grande influence, et sa double descendance, les 80’s de Robert Palmer, dont il reprend Johnny and Mary, et l’esprit Baléares de Todd Terje, qui le produit. Parfait, évidemment.
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