Au Danemark, un garage rose qui sent le stupre et les Cramps.
Deux mètres de haut, un corsage transparent et l’œil maquillé comme un CV de pédophile postulant pour un boulot dans une crèche – sur scène, avec en main suffisamment de couteaux pour ressembler à un croisement entre Edward aux mains d’argent et le Freddy de Wes Craven –, le chanteur des Defectors, Mort Harder, a l’air carrément diabolique. Mais son enfer, qui est celui des cinémathèques de série B à Z, sent le stupre plus que le soufre. A la petite sirène d’Andersen, son gang de Danois préfère celles du Mississippi ou du vieux Times Square : sur leur quatrième album, l’orgue des B-52’s rencontre les guitares garage de l’Amérique lubrique, et le songbook des Cramps tient lieu de Saintes Ecritures. Car Mort Harder a la voix d’un Lux Interior qui aurait flashé sur Howlin’ Wolf plus que sur Elvis. D’où de phénoménales accélérations de la sécrétion d’œstrogènes : lorsqu’il entonne l’hymne à l’amour qui fait des bleus qu’est Bruised and Satisfied, les filles dévorent des yeux (au minimum) ce prêcheur de la perdition, dont chaque concert promet des rêves rose lupanar.
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