Retour bouleversant du dandy déglingué du rock américain. Critique.
Ce garçon, majestueux dans une quelconque parade de freaks (oeil de verre et cordes vocales désintégrées par une ingestion de révélateur photographique, le tout sur un fauteuil roulant), mit la Géorgie au mitan du rock planétaire des 80’s. Il le fit grâce à un groupe (The Unknowns), un chant crissant et une inspiration brinquebalante, finalement assez proches du Wall Of Voodoo de Stan Ridgway.
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La France, alors propice aux réhabilitations, réserva un triomphe à cette caravane de l’étrange emportée par le hoquet des guitares Mosrite, le reste de l’univers n’y prêtant qu’une attention courtoise. Quelques incarnations plus tard (The Plantations, The Tinglers), Joyner retrouve le guitariste Tom Byars et quelques fleurons représentatifs de ce que doit être le rock de toute éternité : compulsif, de guingois, impudique et romantique. Car, tel un Roy Orbison qui lécherait ses plaies en public, l’Américain a développé un grandiose lyrisme.
Et en douze chansons, tendues ou alanguies, l’éternel adolescent fait surfer le garage de ses émotions en une déchirante modernité, et mesure dignement le temps qui passe, conservant fichée dans le coeur la conviction que l’élan irrépressible de son chant fera vibrer les âmes, mais jamais les tiroirs-caisses. Un album bouleversant et nécessaire.
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