Les vicelards de Funkdoobiest s’affranchissent de leur hip-hop routinier, et enthousiasment. La poésie d’un crétin des Alpes et l’urgence d’un fauve en rut : Funkdoobiest n’était qu’un groupe mal dégrossi lors de ses débuts dans l’arène il y a deux ans. Derniers rejetons de la clique des Soul Assassins, ils avaient bénéficié de l’engouement suscité […]
Les vicelards de Funkdoobiest s’affranchissent de leur hip-hop routinier, et enthousiasment.
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La poésie d’un crétin des Alpes et l’urgence d’un fauve en rut : Funkdoobiest n’était qu’un groupe mal dégrossi lors de ses débuts dans l’arène il y a deux ans. Derniers rejetons de la clique des Soul Assassins, ils avaient bénéficié de l’engouement suscité à l’époque pour leurs aînés de Cypress Hill et d’House of Pain. Pourtant, lors de leur tournée commune cet hiver-là, ce sont eux qui, par leur énergie scénique, marquèrent les spectateurs attentifs. Il était entendu que si Cypress Hill était dédié à l’herbe et House of Pain à la bière irlandaise, Funkdoobiest occuperait le créneau porno. Le rapper en chef Son Doobie n’a jamais fait mystère de ses obsessions et témoigne à nouveau ostensiblement de ses manies, sur Superhoes ou Pussy ain’t shit- ce dernier étant, au choix, un summum de misogynie à l’étal du boucher ou une petite philosophie du sexe à usage pacifiste. Mais les formules classées X sont tempérées, cette fois, de rimes consistantes, preuves de préoccupations plus subtiles : la religion (le superbe Rock en ouverture), les travers de la société (Lost in thought), les Indiens d’Amérique (Tomahawk bang), la vaine arrogance (Ka sera sera) et les laissés-pour-compte (Dedicated). L’évolution est également sensible côté son : très dépouillé mais sautillant et parfois même fondant – tout en restant original et sans déroger d’un poil au pur hip-hop. Bizarrement, DJ Muggs (de Cypress Hill) est toujours aux commandes sur une majorité de titres, alors qu’on aurait plutôt diagnostiqué un affranchissement du groupe face aux calibres habituels de leur famille d’origine. Cela présumerait-il d’un changement d’orientation pour le prochain Cypress Hill ? Reste un groupe en devenir et un album franchement enthousiasmant à l’usage, où l’émotion le dispute à la roublardise.
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