Le 16 décembre dernier, les Canadiens ont célébré avec élégance et précision leur utopie musicale.
Que les Canadiens de Broken Social Scene reviennent jouer à La Maroquinerie, un an et demi après leur précédent passage, était de bon augure : leur concert de juin 2004 dans la petite salle du quartier Gambetta restait un très beau souvenir, aussi bien pour eux que pour ceux qui y avaient assisté.
Depuis, le groupe n’a pas beaucoup fait parler de lui, occupé à enregistrer son nouvel album (sans titre), mais sa popularité semble avoir grandi puisqu’ils jouent cette fois-ci à guichets fermés. Dans le public, les compatriotes du collectif de Toronto ? beaucoup plus apprécié sur ses terres qu’en Europe ? semblent nombreux, et leur ferveur, répondant à l’énergie des musiciens, fera du concert un moment réellement exceptionnel. D’un point de vue promotionnel, la date était curieusement choisie, le nouveau disque de Broken Social Scene ne sortant en France que fin janvier (sur V2). Mais le groupe a fini par s’habituer : en 2003 et 2004, il s’est produit dans de grands festivals français (Route du rock, Rock dans tous ses états, Eurockéennes) alors que le formidable « You Forgot It in People » n’était même pas distribué chez nous’
Pendant plus de deux heures, la troupe (quelque peu remaniée par rapport à sa précédente visite, pour d’évidentes raisons de disponibilité des musiciens) jouera l’essentiel de ces deux albums, en variant au maximum les combinaisons. A la formation de base se joindront ainsi, selon les morceaux, des guitares (jusqu’à quatre !), un violon amplifié, la voix de Feist venue en voisine, une deuxième batterie, quelques effets électroniques et une bonne dose de cuivres (cornet, trompettes façon Jéricho, trombone, saxophone). La tendance « inflationniste » des groupes canadiens touche ici à son paroxysme, Broken Social Scene pouvant aligner jusqu’à treize chanteurs et musiciens sur scène
L’idée n’est pourtant pas d’en mettre plein la vue au spectateur, mais plutôt de célébrer très concrètement une utopie musicale qui ne sombre que très rarement dans la jam informe ? même les morceaux les plus complexes et tarabiscotés restent formidablement efficaces.
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