Pour son premier album, le producteur français est allé se frotter au hip-hop américain. Brodi, es-tu là ?
On l’attendait depuis longtemps, mais on ne l’attendait pas comme ça. Pour son premier album, bien que produit avec des proches (DJ Kore et Myd de Club Cheval), Brodinski est parti aux Etats-Unis pour s’entourer d’une flopée de rappeurs de l’ombre. Suivant quelle logique ? Selon quel lien entre le rap américain et la techno post-french touch qui le caractérise ?
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Si le garçon n’avait encore jamais touché au format album, son CV déroule un large panel d’ep, de collab et de remixes, et surtout l’expérience des clubs et des tournées un peu partout. Ainsi a-t-il pu constater qu’en matière de dancefloor, le hip-hop rendait les gens complètement fous ; qu’un flow, un gimmick ou une prod maligne pouvaient concurrencer un tunnel à 128 bpm ; que, peut-être, il y avait certains rapprochements à penser, à mettre en œuvre.
Proche de DJ Mehdi avant sa mort tragique, Brodinski s’est familiarisé avec cette esthétique si lointaine, mais aux ambitions si proches. Quelques années plus tard, et après avoir coproduit deux morceaux du Yeezus de Kanye West, le voici avec les idées claires sur le rap US : il y consacre son premier long format avec un casting pas tape-à-l’oeil, mais gonflé à bloc.
On retrouve ainsi la voix de SD, figure massive de la scène drill de Chicago, sur un single bien violent qui ouvre l’album. Cette violence, on la constate jusqu’au dernier morceau, All on Me, en feat. avec Shitro. Entre les deux, ça se calme avec Georgi Kay sur Follow Me Pt. 1, ou encore ILoveMakonnen sur Interviews (peut-être le meilleur morceau de l’album).
A noter la participation de Fabo, ancien leader de D4L, ainsi que les promesses du mouvement New Atlanta en la présence de Bloody Jay ou Peewee Longway. Leurs flows sont lourds et distordus, tapageurs, parfois dissonants : un écho calibré aux coups de massue rythmiques de Brodinski. Au final, on le reconnaît bien là.
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