On refait le tour des clash les plus drôles, embarrassants et/ou débiles des remises de prix musicaux britanniques. Avec beaucoup de frères Gallagher dedans évidemment.
On le sait : les remises de prix de la musique anglaise sont toujours l’occasion de bien rigoler, surtout lorsqu’on connaît le montant du budget picole de chaque cérémonie. Outre quelques gestes mythiques ou beaux moments – des Libertines récitant un poème ivres morts à la robe Union Jack très courte de Geri Halliwell des Spice Girls –, les Brit, NME et autres Q Awards offrent souvent aux groupes l’occasion de régler leurs comptes, de se vanner allègrement en public ou de se mettre carrément sur la gueule. Tour des meilleurs clashs en 10 vidéos.
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1. Oasis vs. Blur (Brit Awards, 1996)
Guégerre Oasis vs. Blur, saison 2, épisode 14, Brit Awards 1996 : les Mancuniens viennent de décrocher le Brit Award du Meilleur album de l’année avec (What’s The Story) Morning Glory? contre Blur, Pulp, Paul Weller et Radiohead (salut la liste des nominés de dingo). Alors qu’ils montent sur scène avec toute l’arrogance qu’on leur connaît pour prendre leur trophée, les frangins Gallagher commencent par remercier « all the people » – « tout le monde » en français, mais surtout, début du refrain de Parklife de Blur –, avant d’entamer une version revisitée du tube d’Albarn and co, devenu « Shitlife » pour l’occasion. Du très très grand Gallagher.
http://youtu.be/FqAT2F2kNKc
2. Elton John vs. Madonna (Q Awards, 2004)
Alors qu’il vient récupérer le prix du Classic Songwriter qu’il vient de gagner, Elton John se fend d’un commentaire railleur concernant la nomination de sa (future-ex-)pote Madonna dans la catégorie Best Live Act. « Madonna, meilleure artiste live ? Mon cul ! Depuis quand le playback est considéré comme du live? Désolé pour ça, mais je pense que tous ceux qui font du playback sur scène devant un public qui a payé 75 balles sa place devraient être butés. » Ambiance.
3. Robbie Williams vs. Liam Gallagher (Brit Awards et Q Awards, 2000)
Brit Awards 2000 : Robbie Williams gagne les prix du Meilleur single britannique et de la Meilleure vidéo. Du haut de son pupitre, l’ex-Take That lance un défi à Liam Gallagher (absent de la cérémonie) avec lequel il se bat depuis des mois par presse interposée : « Qui veut me voir me battre contre Liam ? Est-ce que vous paieriez pour voir ça ? Liam, 100 000 balles de ta poche, 100 000 balles de la mienne. On trouver un ring et on s’affronte en direct à la télé, qu’est-ce que tu en penses ? »
Quelques mois plus tard, les deux coqs se retrouvent aux Q Awards où la joute verbale continue en public d’un côté, mais pas de l’autre. Tandis que Liam lance « celui-là est pour Robbie, comme d’habitude, la lettre Q lui va si bien » en allant récupérer un trophée sur scène (la blague, tirée par les cheveux et pas très claire, sera d’ailleurs expliquée plus tard par le toujours très fin Gallagher comme étant un jeu de mot sur le Q de « queer » – « pédale » en anglais), Robbie, moins fanfaron qu’en début d’année, préfère calmer le jeu en refusant de faire le moindre commentaire lorsqu’il monte à son tour prendre le prix qu’il a gagné. Raté pour le combat dans la boue donc, mais le tout est à revoir dans une bien belle vidéo compilée par un fan que l’on remercie vivement.
4. Arctic Monkeys vs. Take That (Q Awards, 2006)
Le Q Award du Meilleur album de l’année en main, les jeunes Arctic Monkeys font un discours improvisé pour remercier leurs fans et leur entourage. Leur leader boutonneux, Alex Turner, se lance alors dans une tirade maladroite (mais drôle) contre Take That, vainqueurs cette année-là du Q Idol Award : « Beaucoup de gens font des blagues sur le fait de remporter des prix sans raison, juste pour montrer qu’ils en ont gagné et faire croire qu’ils étaient bons alors qu’ils ne l’étaient pas. Je suis peut-être trop jeune pour la ramener, mais même moi, je sais que Take That c’était de la merde. » Alex Turner : 1 ; Robbie Williams : 0.
5. Jarvis Cocker vs. Michael Jackson (Brit Awards, 1996)
1996 : Michael Jackson est invité par les Brit Awards pour recevoir un prix spécial récompensant l’ensemble de sa carrière. Le King of Pop y chante Earth Song où il apparaît en figure plus ou moins christique entouré d’enfants. Pas très content et visiblement cuit, Jarvis Cocker de Pulp saute sur scène au milieu du concert, soulève sa chemise et agite ses fesses au nez des spectateurs pour protester contre la performance de Jackson, avant de se faire courser et sortir du plateau. Amour éternel pour Jarvis.
http://youtu.be/dZEWomOQVno
6. Russell Brand vs. Bob Geldof (NME Awards, 2006)
Récompensé pour son engagement dans les concerts de charité Live 8 en 2005, Bob Geldof, ex-chanteur des Boomtown Rats et père de trois enfants dont les noms sont toujours un plaisir à rappeler – Peaches Honeyblossom, Little Pixie et Heavenly Hiraani Tiger Lily –, monte sur scène en serrant froidement la main de l’acteur Russell Brand. On sent un certain malaise et on ne se trompe pas puisque l’Irlandais à la langue bien pendue bâche d’entrée de jeu l’ex-Monsieur Katy Perry en le traitant de con. Son discours terminé, c’est Russell Brand qui prend sa revanche avec une vanne plutôt moyenne : « Ce n’est pas une surprise que Bob soit un expert en famine. Ça fait maintenant trente ans qu’il bouffe sur les royalties de I Don’t Like Mondays (tube de l’époque des Boomtown Rats, ndrl). » Voilà voilà.
7. Melanie C des Spice Girls vs. Liam Gallagher (Brit Awards, 1997)
Depuis les premiers pas d’Oasis, Liam Gallagher a craché sur à peu près toute l’industrie de la musique anglaise avec une finesse tout à fait remarquable. Les Spice Girls, reines des charts à la fin des nineties, n’y ont évidemment pas échappé. Quelques jours avant la cérémonie des Brit Awards 97, le cadet des Gallagher avait déclaré à la presse préférer ne venir à la soirée car il risquait de frapper les Spice Girls s’il les croisait. Lauréates du Brit Award du Single de l’année lors de la cérémonie, le girls band anglais entame alors un discours de remerciement qui se termine par une sortie très girl power de Sporty Spice aka Melanie C : « Liam, viens te battre si tu te crois assez fort !« . On ne sait pas s’il y a eu échange de gifles en coulisses.
8. Ronnie Wood vs. Brandon Block (Brit Awards, 2000)
Il s’agit plus ici d’un gros malaise que d’une véritable embrouille puisque l’histoire part d’une simple blagounette entre potes, ceux de Brandon Block en l’occurrence, DJ britannique de son état. Invité à la cérémonie des Brit Awards, Block se lâche un peu trop sur la vodka (et le reste). Ses sympathiques amis décident alors de lui faire une petite boutade en lui faisant croire qu’il vient de remporter un prix et qu’il doit monter sur scène pour le récupérer. Block, ivre caisse, se laisse berner et rejoint Ronnie Wood et Thora Birch qui présentent les nominés de la catégorie – précisons que le DJ n’y figure même pas. S’en suit alors un moment d’embarras où ni l’actrice d’American Beauty, ni le guitariste des Rolling Stones ne se démontent, jusqu’à ce que quelqu’un tente d’évacuer Block qui hurle son nom dans le micro comme à une fin de fête de mariage trop arrosée. Le ton finit par monter quand Wood l’insulte en ricanant. Un verre d’eau dans la tête plus tard, Block se fait sortir de scène manu militari avant d’avoir pu finir d’insulter à son tour le guitariste. Les Anglais sont formidables.
9. Coldplay vs. Alan McGee (Q Awards, 2005)
Enième baston entre les frères Gallagher et les minous de Colplay qui se solde, une fois n’est pas coutume, par une victoire du valeureux Chris Martin. Au micro après avoir reçu le Q Award du Meilleur groupe live du monde (rien que ça) contre Oasis, le blondinet commence son discours par un superbe tacle à l’ex-manager des Gallagher, connu pour son franc-parler et son aversion pour la soupe-pop et Coldplay : « quelque part dans le monde, Alan McGee est en train d’avoir une crise cardiaque » lâche Martin en riant. Et Noel de finir, beau joueur, en interview avec le leader de Coldplay, copains comme cochons.
10. Arctic Monkeys vs. Brit School (Brit Awards, 2008)
Habillés en tenues de chasse, un canard en plastique dans les mains, les grands enfants d’Arctic Monkeys débarquent sur scène pour récolter le Brit Award du Meilleur album britannique de l’année remis d’ailleurs par Vic Reeves, comédien anglais fortement éméché que Sharon Osbourne, dans toute sa grâce habituelle, ne manque pas d’insulter allègrement. S’en suit un long discours d’Alex Turner, décidément bien successeur potentiel de tonton Liam catégorie moins de 25 ans, qui vanne méchamment la Brit School, école d’arts londonienne par laquelle sont passés entre autres Luke Pritchard des Kooks, Adele, Amy Winehouse et Kate Nash. Et que sponsorisent chaque année, ahem, les Brit Awards, ceci expliquant la coupure de signal et le retour en coulisses avec une présentatrice plutôt embarrassée.
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