Avant d’électriser la scène de Calvi on the rocks, nous avons pris un verre de rosé avec Sylvie Hoarau et Aurélie Saada, les composantes du duo Brigitte.
Vous avez récemment sorti le clip de votre chanson « hier encore ». C’est une chanson qui se prête à l’été qui arrive ?
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Aurélie Saada – Cette chanson se prête à l’amour, pas forcément à l’été. Nous avions surtout envie de parler d’amour heureux, de composer sur cette rythmique là, qui est si particulière.
Sylvie Hoarau – Si elle s’était prêté à l’été, nous aurions dû tourner le clip sur la plage plutôt que dans un rade avec plein de moustachus (rires).
Votre présence dans un festival connu pour ses groupes électros hyper pointus peut surprendre certains habitués de Calvi…
Aurélie – Oui, ça peut paraître étonnant car nous sommes le seul groupe qui chante en français. Nous avions déjà participé au festival il y a 4 ans. La musique qu’on fait plaît à la programmation, et c’est ça qu’on aime à Calvi. Il n’y a pas le coté un peu « snob branchouille ». Genre : « Nous on fait que de l’électro avec des noms de groupes que personne ne connaît ».
Sylvie – On adore ce festival, nous sommes très touchées d’être là.
Il y a des groupes dans la programmation que vous avez particulièrement envie d’aller voir ?
Aurélie – J’ai envie d’aller voir Kindness, il y a Hot Chip, The Dø et bien sûr Tony Allen.
Sylvie – C’est quand même assez rare d’aller dans un festival où tu sais que tout ce qui est programmé va être bien même si tu ne les connais pas.
Vous avez des futurs projets de reprises ?
Sylvie – Actuellement ce sont plus les médias qui nous demandent des reprises que nous qui y réfléchissons.
Aurélie – En tout cas, ça continue de nous amuser d’en faire. C’est génial de pouvoir décortiquer une chanson, l’ausculter de suffisamment près pour voir comment se la réapproprier.
C’était quoi votre dernière reprise ?
Aurélie – Pendant que les champs brûlent de Niagara
Votre reprise de « Ma Benz » est sans doute votre reprise la plus populaire. Vous avez prévu de reprendre d’autres rappeurs ?
Sylvie – Vous voulez savoir si on va reprendre Nekfeu, c’est ça (rires).
Aurélie – Non, Booba, ça serait plus rigolo. Nous nous sommes rendues compte en chantant Ma benz que c’était pas une chanson machiste mais une chanson sexuée, un bel hymne au désir.
Vous avez écouté le récent remix que Yuksek a fait de votre chanson « A bouche que veux-tu » ?
Aurélie – On l’aime tellement, tu ne peux pas savoir. On l’avait d’ailleurs rencontré la première fois à Calvi. On adore ce remix.
Dans votre dernier album, vous avez puisé votre inspiration à la fois chez Véronique Sanson mais également chez Diana Ross ou Donna Summer. Qu’est-ce qui vous influence actuellement pour écrire ?
Aurélie – On écoute pas mal Labi Siffre. J’adore aussi les morceaux péplums, hyper longs où ça chante.
Sylvie – Dernièrement, j’ai acheté l’album de Singtank, le dernier album de Yael Naim.
Aurélie – Mais c’est pas forcément ce que l’on écoute qui nous influence. Ce sont plus des nourritures mais ce qui nous influence c’est ce qu’on a vécu la veille, c’est ce qu’on se dit le matin quand on se retrouve toutes les deux. On boit du thé, on se raconte nos vies et puis on construit nos chansons.
Sylvie – J’aime bien imaginer que c’est un jeu de construction. (Sylvie saisit tous les téléphones posés sur la table pour les superposer)
Vous avez eu le temps de travailler sur votre prochain album ?
Aurélie – Comme nous sommes en tournée en Asie, non pas encore. On aime bien faire chaque chose en son temps. Quand on écrit, on écrit, quand on s’occupe de nos gosses, on s’occupe de nos gosses.
Vous parvenez toujours à des compromis ?
Aurélie – Ce n’est pas des compromis car ça voudrait dire qu’on abandonne quelque chose que l’on aime bien. On ne fait jamais de compromis. On préfère partir sur autre chose que faire un compromis.
Sylvie – Nous sommes vraiment heureuses de ce que l’on construit ensemble. Il y a une vraie confiance entre nous.
Le succès doit renforcer cette confiance mutuelle…
Sylvie – Alors non, ce n’est pas lié du tout à cela. Quand on faisait des chansons au début, personne ne les écoutait. On s’en foutait du résultat et quand on le faisait écouter à nos mecs respectifs, ils étaient atterrés. Je me rappelle que mon copain m’a dit : « C’était mieux, ce que tu faisais avant ».
Aurélie – Moi, il s’était foutu de mes textes : « Tu as vraiment mis « courroux » dans ta chanson ? ».
Sylvie – Je m’étais dit, que ce n’était pas grave, qu’il avait besoin de temps. J’étais tellement convaincue, fière et contente que je n’avais aucun doute. J’avais l’impression d’être un bloc.
Ils comprennent aujourd’hui ?
Sylvie – Oui, je crois.
Aurélie – Moi, il s’est barré (rires).
Propos recueillis par David Doucet et Julien Rebucci.
(Merci à l’Hôtel Saint-Christophe et à Bixente Barnetche de Schweppes).
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