C’est une histoire d’amour qui avait démarré en 94 par un coup de foudre : Starlite Walker, le second album des Américains Silver Jews. Deux membres de Pavement nous avaient mis la puce à l’oreille, en s’invitant dans ce best-of improbable du songwriting amoché mais digne. On apprit vite que l’home seul de ce palais […]
C’est une histoire d’amour qui avait démarré en 94 par un coup de foudre : Starlite Walker, le second album des Américains Silver Jews. Deux membres de Pavement nous avaient mis la puce à l’oreille, en s’invitant dans ce best-of improbable du songwriting amoché mais digne. On apprit vite que l’home seul de ce palais déglingué s’appelait David Berman. Chez Silver Jews, on entendait Neil Young, David Ackles, Johnny Cash ou Lou Reed au coin d’un feu inquiétant, qui éblouissait les refrains. Mais à cette flamme, Berman allait vite substituer la flemme : son indolence et sa nonchalance, sublimes sur Starlite Walker allaient virer facilité et négligence sur The Natural Bridge. C’est dans les eaux claires et tumultueuses de American Water qu’on allait se réconcilier avec cette écriture aussi flegmatique qu’irrémédiablement référencée : le Velvet sous Prozac, un Pavement soigneux… Et assurément, Bright Flight excelle dans cet art difficile du songwriting galant : transformer ses maux bleus en bons mots. Car si, ici, « Nashville » rime systématiquement avec « fille », les filles sont parties et Nashville a rangé ses santiags.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}