Made in Sweden, des nappes synthétiques et atmosphériques rebâtissent le mur du son. Critique.
De I Break Horses, on se souvient encore de Hearts, premier album hautement magnétique de 2011. Presque trois ans plus tard, Maria Lindén et Fredrik Balck reviennent avec Chiaroscuro, un disque à l’ambition démentielle et aux contre-pieds permanents. En italien, le titre de ce deuxième album signifie “clair-obscur”, et c’est une bonne définition de l’univers de ce duo, sorte de trait d’union entre rythmes hypnotiques et entrelacs mélodiques, entre sons d’outre-tombe et beats radieux, entre raves sensuelles et une certaine idée du shoegaze – on croirait presque entendre par instants les nappes planantes de Spacemen 3.
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Difficile pourtant d’arracher une chanson de cette architecture sonore en or massif, tant chaque mélodie regorge d’inventions à peine audibles, d’arrangements savamment dissonants et de refrains immédiatement séduisants. Le résultat qui transparaît sur Chiaroscuro épuise ainsi tous les superlatifs et toutes les déférences, alignant d’une voix envoûtante les tubes implacables (Faith), les complaintes cosmiques (Berceuse) et les dérives toxiques (Weigh True Words).
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