A la fois premiers de la classe et cancres, des Anglais à fréquenter.
Licenciés par une major incapable de vendre un nom aussi laideron et de faire tenir la moindre étiquette sur ces chansons instables et effrénées, les Anglais de Chikinki redécouvrent une liberté qui va très bien à leur songwriting et leur nomadisme – ils ont gagné des galons dans l’Europe entière à force de tourner sans répit, sans économie. C’est précisément ce que racontent aussi leurs chansons, incapables de se tenir à un style qui corsette et étouffe, jouisseuses d’expériences et d’expérimentations – on ne se forme pas par hasard après avoir entendu Beck. On a trop fréquenté, ces dernières années, des groupes de rock jouant pied au plancher pour compenser le manque d’inventivité par la frénésie, masquant grossièrement l’absence de mélodies par des effets soniques en pyrotechnie braillarde. Peu, depuis Blur et Franz Ferdinand, avaient manié avec une telle élégance ce mélange cascadeur de songwriting pointilleux et de fulgurance slacker, d’érudition et de nonchalance que ces Bristoliens sur You Said ou You Make It Look Easy. A la fois authentiques branleurs aux mélodies déboutonnées, morveuses, et forts en thème, aux arrangements soigneux, ils évoquent une version Prozac de Weezer, une sunshine-pop où le soleil aurait été barbouillé au jaune fluo. Ne ratez pas leurs concerts : ces Romanichels en jeans slim seront forcément bientôt près de chez vous, planquez vos filles.
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