Béatrice Ardisson est une sacrée perverse. Ce qui, dans le monde tordu, obsessionnel et monomaniaque des collectionneurs de disques étranges, reste le minimum syndical. D’autres, à longueur de vide-greniers et Emmaüs, collectionnent les pochettes les plus infernales ? on se souvient des Avalanches évoquant avec ferveur la série des disques enregistrés par Mrs. Mills, tous […]
Béatrice Ardisson est une sacrée perverse. Ce qui, dans le monde tordu, obsessionnel et monomaniaque des collectionneurs de disques étranges, reste le minimum syndical. D’autres, à longueur de vide-greniers et Emmaüs, collectionnent les pochettes les plus infernales ? on se souvient des Avalanches évoquant avec ferveur la série des disques enregistrés par Mrs. Mills, tous financés par son mari milliardaire. Il y en a une soixantaine, dont Barbecue with Mrs. Mills ou Cooking Time with Mrs. Mills’ Elle est à chaque fois en bigoudis sur la pochette. Il y a une grosse compétition entre nous pour qui dénichera le disque le plus improbable. Pour le moment, c’est un cours d’aérobic totalement frénétique, en hébreu.? Vicieuse, Béatrice Ardisson ouvre même parfois les pochettes, à la recherche des sons les plus inavouables ? le genre à collectionner les reprises des Beach Boys par des animaux domestiques.
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C’est Bowie, matériau suffisamment souple et indémodable pour accepter tous les tiraillements et déformations, qui sert aujourd’hui de cobaye à ses détournements mineurs. Et d’Emilie Simon à Yann Tiersen & Divine Comedy, ce qui fascine ici est ce mélange de religiosité (que les chansons imposent), mais aussi d’iconoclasme (que Bowie ordonne). Car depuis presque quarante ans (ciel !), on connaît sa façon, à la fois respectueuse et hérétique, d’envisager lui-même les reprises. A ce jeu d’équilibriste, on retiendra particulièrement Microsillon & Eugénie Alquezar, les décidément sympathiques Chicros ou le tendre Rhonda Harris ? qui présente Bowie à Cohen, étonnant. On retrouvera surtout avec des frissons intacts la version en chorale des enfants canadiens du Langley School Music Project qui, pour ne posséder aucune intimité étouffante avec la chanson, osent la plus belle et libre version d’un titre de Bowie : Space Oddity, au septième ciel.
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