Sur disque et encore plus sur scène, Born Ruffians est l’un des groupes les plus passionnants de l’ère moderne. Ils tournent début décembre et c’est immanquable : on vous explique pourquoi.
Il existe plusieurs manières de tomber amoureux de Born Ruffians. Ce fut pour nous avec les écoutes répétées, jusqu’à l’usure des platines et lecteurs MP3 mais jamais des âmes, du premier album des Canadiens, Red, Yellow & Blue. Grand disque de pop hirsute, de morceaux joués pieds au plancher et tête dans les étoiles, de petits hymnes pour cœurs fragiles, de textes ultra-sensibles, superglue pour neurones. Sincèrement ? Sans doute, rétrospectivement, l’un des meilleurs albums parus ces dix dernières années. Il est en écoute ci-contre via le player Deezer : avouez, on n’exagère presque pas.
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Ceux qui sont un peu en retard peuvent tout autant prendre le train avec le deuxième long format de Luke Lalonde et de sa troupe fofolle, Say It, paru cette année. Plus lent, plus relâché, plus tendre ; surtout pas moins excellent ni cascadeur que son prédécesseur, malgré la surprise initiale. Ils peuvent même se contenter, en apéritif, de l’épatant dernier maxi publié par le groupe, un Plinky Plonk EP absolument imparable, bourré de chansons merveilleuses (Plinky Plonk, Like When You, First Date Kid, le remix de What to Say par Vowls) et qui non seulement ne constitue aucunement un rebu vendu au rabais, mais qui met encore plus l’accent sur tout ce qui fait la grandeur de ce « petit » groupe : des chansons torsadées et complexes mais qui rendent pourtant immédiatement gaga pop, la voix de plus en plus acrobate et impressionnante de Lalonde, ses textes toujours à chialer, un mélange épatant de modernité à tout crin et de classicisme de façade.
Reste une possibilité pour ceux qui n’auraient pas encore eu la chance de découvrir le groupe. Les voir sur scène. Leur élément, peut-être ou sans doute plus encore que le studio. Tout s’éclaire, comme par magie, dans la vitesse d’exécution musclée des jeunes surdoués : le génie des constructions en montagnes russes des Canadiens, leurs contre-pieds rigolards et chansons à tiroirs et poupées russes, les mélodies qui désarmeraient les plus handicapés de la passion et portent le reste comme Atlas porte le Monde. La scène donne surtout à voir la personnalité extraordinaire du pourtant discret Lalonde, petit personnage timide en interview qui se transforme, sur scène, en une bête rageuse, suante, sexuelle, en un chanteur de très haut vol, en un cador rock classieux et rutilant.
Ca tombe bien, Born Ruffians tournent en France début décembre. Les amoureux le savent déjà. Les autres devraient se dépêcher : les rater prolongerait leur automne de quelques mois.
Concerts : le 2/12 à Lille, le 3 à Paris (Maroquinerie), le 4 à Lyon, le 6 à Rouen, le 7 à Strasbourg.
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