L’incontournable figure de l’electro française revient avec un album de covers sixties particulièrement réussi.
Deux ans et demi après The Rare Birds, son précédent album, Kid Loco publie aujourd’hui Born In the 60’s, un disque de reprises en forme d’ode aux sixties, décennie mythique à laquelle le relie un cordon quasi ombilical, en tout cas ultra musical.
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Revenant vers ses premières amours sonores, entre rock, blues, soul et pop, notre gamin fou – de son vrai nom Jean-Yves Prieur, né en 1964 – y revisite onze chansons qui ont bercé (ou secoué) sa jeunesse sans jamais céder à la tentation émolliente de la nostalgie.
À rebours de pâles copies mimétiques, accrochées au passé, le Kid de Belleville en propose de belles (ré)interprétations très personnelles, raccordées au présent, dans lesquelles transparaît l’empreinte rythmique de l’electro, plus ou moins nette selon les morceaux – la tonalité générale étant celle d’une coolitude planante, quelque part entre J.J. Cale, le Leonard Cohen de I’m Your Man, Happy Mondays et Stereo Total.
Sensuelle et sans sucre, sa réappropriation du sulfureux Little Doll des Stooges (chantée par Olga Kouklaki voix féminine) s’avère spécialement savoureuse. Autres réussites marquantes, Arnold Layne de Pink Floyd (période Syd Barrett), Casey Jones de Grateful Dead (interprété par le fidèle Tim Keegan), If It’s Monday Morning de Lee Hazlewood (entonné aussi par Tim Keegan, le chanteur de Departure Lounge), Help Me de Sonny Boy Williamson et Suspicious Mind d’Elvis Presley donnent lieu à des variations subtilement groovy, aussi singulières que séduisantes. Quant à Happy Together, l’inusable scie sautillante des Turtles, elle se mue en bombinette house, prête à enflammer les dancefloors.
Kid Loco Born In the 60’s (Balagan Music/Wagram), sorti depuis le 28 janvier.
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