Dans Attila, Booba allume Kaaris et met globalement en garde ses adversaires. Oui le Duc est bel et bien là, prêt au combat.
Dans son dernier morceau balancé aujourd’hui sur oklm.com, Attila, Booba laisse (enfin) de côté le coucher de soleil romantique de Billets violets et les ambiances zouk de Validée feat. Benash. Pas de torse nu mais du rap, du vrai. Le Duc revient aux basiques : un bon chemin de traverse, une lumière jaunâtre un peu dégueu, deux trois joints et des capuches relevées. « Je n’ai qu’un seul gang, 92i », prévient notre hôte en incipit du morceau d’un peu plus de trois minutes. On en tremble presque.
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Dès le début du morceau, Mister Yaffa met les points sur les i. « Défier le Duc à mains nus, on évite, puis plus loin La prochaine fois que tu veux m’ver-soule, hassoul, envoie des voyous qui s’y connaissent. » Une allusion plus que probable au différend qui a opposé récemment Booba à Dam16, un autre rappeur originaire de Boulogne, où il fut question de coups de ceinture.
Booba renoue aussi avec les basiques niveau punchlines. Finie la douce mélancolie de l’excellent D.U.C (on a encore en tête le sublime Mon Pays). Même si le genre est à la mode, à l’image des deux phénomènes du 91, Nos et Ademo de PNL, dans Attila il est question de « kilos de shit, d’Audi A8 et d’AK 47 dans la boîte à malices. »
Enfin, un autre rappeur en prend pour son grade, Kaaris. La hache de guerre n’est pas prête d’être enterrée avec le rappeur de Sevran : « Si tu cherches l’échec, tu demandes à Kaaris », assène Booba, en réaction aux chiffres de vente du second album de l’homme du 93. Déjà dans Caracas sur D.U.C, B2O attaquait : « J’peux reprendre ton flow, c’est moi qui te l’ai donné (2.7 ! 2.7 !) ». Cette fois, Booba singe le gimmick gestuel de Kaaris. Vivement la réponse. La hache de guerre est donc très loin d’être enterrée entre les deux hommes. Quant au succès de leur morceau commun, Kalash, il erre à des années-lumières.
Au détour de ce morceau Booba rappe : “Début de carrière dans l’arrière-boutique »? Serait-il un brin nostalgique de ses débuts chez Ticaret, la mythique boutique de Stalingrad ? Ou souhaite-il juste rappeler aux plus jeunes qu’il reste, malgré les années, le rappeur le plus influent du hip-hop hexagonal de ces vingt dernières années. Chacun pourra se faire son idée en tout cas, si Attila n’est pas le meilleur balancé par le Duc récemment, il a le mérite de secouer un peu le rap game français qui commençait à s’endormir sur le succès de Nekfeu. Booba montre qu’on ne peut toujours pas faire sans lui et on attend clairement une réponse de ses adversaires, avant que le Duc ne reprenne son avion. Loin, vers le turfu.
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