Booba vient d’annoncer une deuxième date à Paris : rendez-vous les 12 et 13 avril sur la scène du Zénith. Pour patienter, retour sur sa carrière mutante en dix chansons.
Sa vie, on l’écoute. Lui continue à « la vivre comme il l’entend ». Malgré les clashs et les polémiques, Booba avance toujours en solo dans le Futur dépeuplé du rap français. Alors oui, le style, la musique, les paroles et les prises de positions ont de quoi désarçonner. Surtout si l’on compare le grand échalas sec et nerveux de l’époque Lunatic au super-héros bodybuildé qui transpire ses vocalises autotunées sur Caramel ou Scarface.
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Mais depuis plus de quinze ans, le rappeur originaire des Hauts-de-Seine a pris l’habitude d’exceller dans l’art du contre-pied. D’albums en mixtapes, de Boulbi à Miami, le rappeur programme ses ruptures stylistiques pour les enfiler sereinement dans le « fondu déchaîné » de son évolution musicale. Tous les deux ans depuis 2002, B2O revient sur disque. Plus fort, plus drôle, plus costaud, plus chantant, pas forcément plus inspiré mais toujours plus divertissant et addictif. Chacune de ses publications est attendue comme le dernier épisode d’une série à succès. Ok, les thèmes abordés changent peu. Mais la forme, elle, évolue sans cesse, à longue et respectable distance d’une concurrence pataude, interdite d’accès sur le terrain de jeu lexical que le rappeur a lentement construit.
Avec ses rimes pour rétines et ses textes toujours plus visuels, Booba exagère le rap français en dessinant les contours d’une caricature crédible qu’il est seul à pouvoir incarner. Des années quatre-vingt-dix au Futur, retour sur une carrière mutante en dix (plans) séquences rappées.
1995) Avec Les Sages Poètes de La Rue – Tout Le Monde Dans La Ronde
2000) Avec Lunatic – La Lettre
http://www.youtube.com/watch?v=2UP2hJz6XIk
2002) Temps Mort – Strass et Paillettes
2004) Panthéon – Hors-Saison
http://www.youtube.com/watch?v=nhueSuLPZ5E
2006) Ouest Side – Le Duc de Boulogne
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