Bonde Do Role with Lasers

Gui Boratto, CSS et maintenant Bonde Do Role : en seulement quelques mois, le Brésil vient de fournir, à sa chaotique manière, trois grands albums d’electro fêtarde, rétive aux dogmes, maximaliste dans son exubérance et ses colorations.

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Comme beaucoup de ceux qui écoutent la musique avec leurs hanches et leurs zygomatiques, les trois Bonde Do Role revendiquent, outre une multitude de sous-courants obscurs et tapageurs de leur Brésil natal, des influences plus européennes, telles que Daft Punk ou 2 Many DJ’s : on reconnaît bien le je-m’en-foutisme grandiose des Belges dans leurs mixes irrésistibles, qui passent sans sourciller du son le plus obscène de Miami aux riffs d’Alice In Chains ou aux BO inavouables, comme Grease? Au Brésil, on appelle ce genre, bâtard, fêtard, rigolard et indocile, le baile funk ? et ça fait passer la French Touch pour du touche-pipi.
Il suffit d’écouter les remixes, offerts en pagaille sur le site du DJ et producteur américain Diplo (www.maddecent.com), pour se rendre compte que ces trois-là prennent la fête très très au sérieux. Solta o frango pourrait d’ailleurs être le manifeste de cet appel impérieux à la déconne et au laisser-aller.

Pas un hasard, donc, de retrouver aujourd’hui Bonde Do Role sur le prestigieux label anglais Domino (Franz Ferdinand, Arctic Monkeys), qui l’a signé pour l’Europe. Pas un hasard non plus si les Klaxons ont invité dare-dare les Brésiliens en première partie de leur tournée américaine ou si les DJ les plus noceurs de la planète (Pedro Winter d’Ed Banger en tête) matraquent leurs bombinettes. Car c’est bien dans cette lignée sans papiers des Klaxons et autres fluos-filous que se joue ce funk lascif et rugissant, bombardé de rock, d’electro viciée et de breakbeats pervers. Leur album s’appelle Bonde Do Role with Lasers. Attention : ces lasers sont orientés sur les hanches. Si elles ont l’outrecuidance de ne pas bouger, Bonde Do Role les mettra en feu.