D’abord ce titre, Bon chic bon genre, en français dans le texte, parfait. Et puis l’imagerie situ-punk du livret, photos et vignettes de bande dessinée, noircies, détournées, sexe et violence en noir, blanc et rose bonbon, jusqu’à Maggie Cheung masquée en Irma Vep sur le disque. Un emballage impérial de classe et d’à-propos, sans surprise […]
D’abord ce titre, Bon chic bon genre, en français dans le texte, parfait. Et puis l’imagerie situ-punk du livret, photos et vignettes de bande dessinée, noircies, détournées, sexe et violence en noir, blanc et rose bonbon, jusqu’à Maggie Cheung masquée en Irma Vep sur le disque. Un emballage impérial de classe et d’à-propos, sans surprise signé Designers Republic. Comment ne pas être totalement acquis à la cause de Campag Velocet à ne pas confondre avec l’excellent gang poppy Velocette avant même d’écouter ce premier album ? Le morceau-titre qui ou-vre le disque prolonge pendant un peu moins de deux mi-nutes le rêve d’une bombe punk distanciée, jouant à fond la carte du cliché. Le groupe fait un bruit de machine à laver et Pete Voss éructe « S&M, BCBG. » Ça ne veut rien dire, c’est gratuit, c’est super. Mais ça ne dure pas. Alors que Screamadelica fut pour beaucoup le point de passage de la pop au monde de la dance, le groupe avoue avoir fait le chemin en sens inverse, avoir découvert les guitares avec Screamadelica. Mais croyant jouer aux Sex Pistols, Campag Velocet se retrouve à sautiller dans le costume de Northside ! On ne fera pas ici le réquisitoire du baggy sans doute le mouvement pop anglais le plus spontané et hédoniste des dix dernières années , mais forcément, quand on espérait une caricature espiègle d’X-Ray Spex, se retrouver avec un album de Flowered Up, même excellent, ça déçoit. Pendant quatre morceaux, Campag Velocet aligne donc des bombinettes noisy-groovy, assez bien résumées par le titre de l’une d’elles, Cacophonous bubblegum, et puis soudain, le groupe perd complètement les pédales. A partir de Sauntry sly chic, plus un morceau en dessous de six minutes. Des guitares hachées vendues au kilomètre, de la wah-wah barbelée, revanche furieuse de l’électricité brute sur l’électronique, du bruit tout pourri. Du coup, on ressort éprouvé et indécis de Bon chic bon genre. Incontestablement, il se situe par l’inspiration dans le camp des Death In Vegas et Regular Fries, sans doute est-ce néanmoins, en dehors de sa pochette, un album dispensable. Mais à la manière Six By Seven par exemple, cette façon rageuse de plonger les guitares dans les hauts fourneaux du baggy donne envie de connaître la suite.
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