Trois Israéliens chamboulent les structures métalliques.
Si vous supportez la première minute du disque, soit un seul accord répété jusqu’à saturation, alors vous êtes prêts pour l’objet violent non intelligible Monotonix. Jusqu’à saturation : on jugera d’ailleurs l’expression vaguement euphémique aux vues de ce qui s’en suit. Ni vraiment punk, ni strictement métal, le trio de Tel Aviv charpente de longues pièces énervées avec tous les matériaux qui tombent entre ses mains lestes et plombées. Au pied d’un mur du son foutraque qui ignore la bienséance et les lamentations, Ami (chant), Yonatan (guitare) et Ran (batterie) déchargent un amas de scories désordonné où se mêlent les émanations nocives d’un Kyuss rouillé, d’un Fugazi drogué et goguenard, d’un Jimi Hendrix porté sur l’Experience Nimbus, voire d’un Wire pour adeptes du head-banging. En six titres, dont les rallonges hallucinées permettent de considérer le disque comme un album à part entière, Monotonix déstructure le hard-rock pour en faire une compression aussi mal ébarbée que belliqueuse, aussi échevelée que potache. Et si le grabuge ambiant ressemble fort au règne trouble du chaos et de l’approximation, leurs guitares idiotes et leurs vocalises au ras du bitume nous offrent une inespérée récréation ailleurs, cocasse et pour le moins déterritorialisée…
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