BNQT, c’est l’union de Midlake et de Alex Kapranos de Franz Ferdinand, Jason Lytle de Grandaddy, Ben Bridwell de Band Of Horses et Fran Healy de Travis.
Inauguré à la fin des années 1960 avec Cream et Blind Faith (et l’insatiable Clapton dans les deux coups), le concept de supergroupe se situe à mi-chemin de la foire d’ego et de la récréation entre potes. Combinaison souvent éphémère, bâtie à partir d’affinités électives entre collègues de travail qui se croisent sur les festivals, cet exercice d’agglomération a rarement donné lieu à des chefs-d’œuvre.
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Initié ici par Midlake, qui reçoit à domicile dans son fief de Denton, Texas, ce “banquet” (BNQT) royal entre éminences de la pop contemporaine faisait saliver dès le menu. A la dégustation, c’est encore mieux, tous les vénérables apôtres de cette cène musicale ayant donné le meilleur d’eux-mêmes pour cette communion sans enjeu stratégique, sinon celui du plaisir – à prendre et à procurer. D’après un cahier des charges simple (chaque convive ayant droit d’amener deux chansons), c’est Eric Pulido de Midlake qui passe les plats et ouvre l’appétit, avec un Restart au parfum glam qui indique le tropisme 70’s de l’ensemble, prolongeant la démonstration avec le tempétueux et pop Real Love qui aurait sans doute fait un numéro 1 mondial en 1975.
L’essentiel de la réunion se déroule donc dans les BaNQueTtes confortables du soft rock de l’époque, entre America (Unlikely Force), Fleetwood Mac (Mind of a Man, chanté magnifiquement par Fran Healy, de Travis) ou Beach Boys période Holland/Surf’s up (L.A. on My Mind). Si certaines compositions un peu anecdotiques sont sauvées par l’entrain collectif, on trouve aussi, sur ce copieux étalage, des tours de forces aromatiques exceptionnels, tel ce 100 Million Miles amené par Jason Lytle qui toise toutes les chansons du dernier Grandaddy, tout comme le lancinant et vaporeux Failing at Feeling, moment de grâce absolue du disque.
Particulièrement bien inspiré également, Alex Kapranos (Franz Ferdinand) amène une touche plus dandy et citadine à cette assemblée de chemises à carreaux, avec le très effilé Hey Banana, qui rappelle Kevin Ayers, et l’opulent final en forme de ballade distinguée (Fighting the World). Intitulée Volume 1, cette réjouissante parenthèse devrait donc s’ouvrir une autre fois à l’avenir. Super.
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