Après l’annonce de la reformation, place à l’écoute de ce nouvel morceau de Blur. Et à la joie de retrouver Coxon et Albarn réunis.
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Hier, Blur annonçait dans une conférence de presse surprise à Londres la sortie prochaine de son huitième album. The Magic Whip, successeur du fort ancien Think Tank paru en 2003, est promis pour le 27 avril et sera très certainement suivi d’une tournée- une première date à Hyde Park le 20 juin est déjà officielle, qui marquera le quatrième passage du groupe au cœur du plus grand jardin de Londres. Dans la foulée de cette annonce, à laquelle même les fans les plus fidèles ne croyaient plus, le groupe dévoilait Go Out, un premier extrait, sur le word wide web. La nouvelle de ce retour digérée, place ce matin à l’analyse: que penser de cette nouvelle chanson? Pas mal de choses.
Rappel du contexte, d’abord : depuis la sortie de Think Tank il y a douze ans, Blur a réussi à faire parler de lui presque tous les mois en ne publiant pourtant qu’une chiche poignée d’inédits comptables sur les doigts d’une main. On se souvient de Fool’s Day, sorti à l’occasion d’un Disquaire Day en avril 2010, mais aussi de deux nouveaux morceaux (Under The Westway et The Puritain) conçus à l’occasion de la sortie de Blur 21, un coffret qui, reprenant l’intégralité des enregistrements du groupe, dévoilait aussi quelques anciens titres jamais entendus avant. Le reste fut constitué de tournées, de compilations et d’albums live réalisés à partir de ces tournées elles-mêmes aux allures de best-of… De quoi, au final, lasser un peu. Mais de quoi se réjouir d’autant plus de l’annonce, enfin, d’un véritable album, de surcroit produit par le légendaire complice Stephen Street. Excellente nouvelle donc que ce Magic Whip, confortée par l’écoute de son premier extrait Go Out. Le morceau s’inscrit dans la lignée d’un titre comme Swamp Song période 13.
Comprendre : Go Out est un morceau de Blur s’adonnant aux joies du rock slacker et détendu de la disto, avec un Damon Albarn nonchalant frottant la même boucle vocale à la guitare mal élevée de Graham Coxon. Pas de véritable refrain, une seule ligne mélodique et une élocution albarnienne à faire chialer l’ordre des orthophonistes britanniques. La couleur du morceau ne surprend pas : si ce futur disque de Blur succède à Think Tank, ce sera en fait le premier à réunir les quatre membres d’origine depuis le fameux 13 de 1999, Graham Coxon ayant été, on le rappelle, écarté de l’enregistrement de Think Tank en raison de son petit penchant pour l’alcool.
Davantage encore que de ce titre, sympathique, c’est donc de l’annonce des retrouvailles entre les deux anciens copains de Colchester qu’il faut se réjouir aujourd’hui : c’est à cette amitié bancale, cette relation qui virait parfois au duel entre la culture pop d’Albarn et les riffs débraillés de l’Américanophile Coxon, qu’on doit l’ADN de Blur. Et qui nous avaient manqué sur les projets annexes, certes nombreux et réjouissants, d’Albarn- de Gorillaz à The Good The Bad and The Queen, de la tournée Africa Express à son Everyday Robots en solitaire.
On rappellera enfin que des morceaux anecdotiques (Don’t Bomb When You’re The Bomb, Music is My Radar…) avaient souvent précédé les grands disques de Blur. Reste donc au groupe à transformer l’essai avec un album qui part de toute façon avec une lourde tâche : justifier une attente de douze ans en autant de morceaux.
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