Jason Lytle, ravivé par la pedal steel, choisit de jouer profil bas pour offrir de belles plages indolentes.
Même après la mort (dissolution en 2005, décès du bassiste Kevin Garcia en 2017), Grandaddy revient sans cesse. Dans les chansons des deux premiers disques solo de Jason Lytle, dans la résurrection de 2017 (le très réussi Last Place) ou les rééditions généreuses, la patte inimitable perdure. Après une tournée orchestrale dédiée au classique The Sophtware Slump (2000), Jason Lytle s’est décidé à réactiver le groupe de Modesto.
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Ainsi lui offre-t-il ce magnifique Blu Wav, a priori moins luminescent que certains de ses prédécesseurs : moins de bleeps fantaisistes, moins d’envolées lyriques (encore que), moins encore de pop catchy. Le Grandaddy 2024 sonne d’abord indolent, hésitant, se cherchant une couleur dans un tableau monochrome. Premier morceau qui s’arrête à peine commencé et enchaînements de complaintes atmosphériques : les vrais-faux papys jouent profil bas.
Entre fleuves tranquilles et canyons sous les étoiles
Mais Jason Lytle a beaucoup écouté de country et a choisi d’en saupoudrer ce nouveau disque, qui flirte aussi joliment avec Angelo Badalamenti. L’excellent single Watercooler annonçait l’intention, avec une pedal steel que l’on retrouve sur une longue série de belles valses lentes, toujours nimbées des habituels claviers Electric Light Orchestra qui traversent ballades célestes (Ducky, Boris and Dart) et rêveries abîmées (Jukebox App), dérives titubantes entre fleuves tranquilles et canyons sous les étoiles. Des eaux mélancoliques qui ne noient pas et semblent ne nous emporter qu’à regret, nous laissant tout embué·es d’émotions frissonnantes.
Blue Wav (Dangerbird Records/SoundWorks). Sortie le 16 février.
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