Ipecac, le label de Mike Patton (Faith No More), est décidément l’un des plus aventureux de l’époque. Après quelques bons disques de metal, le label sort un excellent album de rock progressif instrumental, qui échappe à tous les clichés. En quarante minutes, Guapo explore une variété inouïe de territoires, tout en restant très concis. L’album […]
Ipecac, le label de Mike Patton (Faith No More), est décidément l’un des plus aventureux de l’époque. Après quelques bons disques de metal, le label sort un excellent album de rock progressif instrumental, qui échappe à tous les clichés. En quarante minutes, Guapo explore une variété inouïe de territoires, tout en restant très concis. L’album n’est jamais démonstratif ou technique et, à la manière des meilleurs albums du genre, construit un vrai récit et met en place, au fil des écoutes, une sorte de narration implicite.
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Contrairement à The Mars Volta, qui entraînait récemment le prog-rock vers des paysages hybrides, hérités de Led Zeppelin et Sun Ra, Guapo demeure concentré sur quelques idées : ici tout est contrôlé, d’une précision impressionnante. Le groupe dont Guapo serait le plus proche serait sans doute un Tortoise décomplexé, affranchi de toutes velléités trop arty. Black Oni démarre ainsi par un long bourdonnement, qui surplombe une montée sonique tendue. L’ensemble laisse vite place à une explosion d’instruments aux tonalités riches et chaudes : un Mellotron vintage, un piano électrique Fender Rhodes, un harmonium, pris au milieu d’un déluge contrôlé de fréquences électroniques, de percussions et de basses assassines. Un excellent disque de messe noire, au fin fond d’une forêt drue et mouillée par un orage diluvien.
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