Rassemblant sept musicien·nes dont Stuart Braithwaite (guitariste et chanteur de Mogwai), ce nouveau supergroupe britannique propulse un splendide premier album, entre post-rock et dream pop, enregistré en quatre jours dans un studio du bout du monde.
Propices à divers projets d’évasion, les confinements imposés au début de la pandémie de Covid-19 ont, au fil de discussions via Internet, amené plusieurs figures de la scène musicale britannique – ne se connaissant pas toutes entre elles – à fomenter le projet de se retrouver en studio pour enregistrer ensemble un album, avec une grande marge d’improvisation, sur un court laps de temps.
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Lorsque la pression sanitaire s’est relâchée, leur rêve est devenu réalisable et un groupe a pris forme, baptisé Silver Moth et composé de sept personnes. Aux côtés de deux autrices-compositrices-interprètes d’envergure, Elisabeth Elektra et Evi Vine, s’y retrouvent cinq éléments masculins : le batteur Ash Babb, le guitariste-chanteur-compositeur Stuart Braithwaite (membre éminent de Mogwai, par ailleurs mari d’Elisabeth Elektra), le guitariste-claviériste Steven Hill, le multi-instrumentiste (notamment bassiste et violoncelliste) Ben Roberts et le guitariste-compositeur Matthew Rochford.
Quatre jours et un album
Impulsé au moyen de quelques sessions préparatoires via Zoom, ce club des sept est parti courant 2021 se confiner volontairement entre les murs des studios Black Bay situés sur l’île de Lewis, dans l’archipel des Hébrides extérieures, à l’ouest de l’Écosse. Après une période de rodage, apparemment un peu houleuse, la bande s’est soudée – le producteur Pete Fletcher canalisant au mieux les énergies réunies – et a généré en seulement quatre jours le matériau nécessaire à un album.
Intitulé Black Bay et de toute évidence traversé par le souffle de la nature environnant le studio d’enregistrement, celui-ci déverse un intense flux musical oscillant entre post-rock et dream-pop. En émergent d’abord quatre longues et ardentes ballades électriques, portées par les puissantes voix féminines, de l’inaugurale Henry à la finale Sedna en passant par The Eternal et Mother Tongue, toutes deux très velvetiennes. S’y ajoutent une incantation à forte coloration psychédélique (Gaelic Psalms, d’après un poème de l’écrivain Gerard Rochford, père de Matthew, ici au micro) et – incontestable climax de l’album – une exploration en eaux terriblement profondes (Hello Doom) déployée sur quinze minutes aussi torrentueuses que ravageuses.
Black Bay (Bella Union/PIAS). Sortie le 21 avril.
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