Partis sur la même ligne de départ que leurs voisins de la Wild Bunch – ce sound-system mythique qui se transformera progressivement en Massive Attack, révélant aussi Tricky ou les Baby Namboos -, le duo Smith & Mighty a posé avant beaucoup d’autres les bases de ce son de Bristol dupliqué, bien plus tard, à […]
Partis sur la même ligne de départ que leurs voisins de la Wild Bunch – ce sound-system mythique qui se transformera progressivement en Massive Attack, révélant aussi Tricky ou les Baby Namboos -, le duo Smith & Mighty a posé avant beaucoup d’autres les bases de ce son de Bristol dupliqué, bien plus tard, à échelle industrielle.
Le mélange des rythmes hip-hop ou house avec la basse du reggae et la soie de la soul, Rob Smith et Ray Mighty le maîtrisaient déjà en 87. Presque clandestinement, le duo a ébauché ce qui est maintenant devenu une norme sans pouvoir faire fructifier sa découverte. Débutée il y à quelques années avec un album dans la collection DJ-Kicks, la collaboration entre Smith & Mighty et le label berlinois K7 culmine aujourd’hui avec la sortie de Big world, small world, premier album en quinze ans de carrière à bénéficier d’une distribution digne de ce nom. Ce disque symbolise un retour : sur le devant de la scène mais aussi aux sources.
Ne plus attendre, ici, du révolutionnaire ou de l’expérimental : cela fait longtemps que Smith & Mighty ont réalisé leur propre révolution, se contentant désormais de ce qu’ils savent faire le mieux : le mélange harmonieux des grosses lignes de basse du dub, l’émotion à fleur de peau de la soul et les beats secs du hip-hop.
Chaleureux, traversé par un groove débonnaire, cet album prouve surtout qu’ils restent attachés à la voix et aux chansons, producteurs experts autant que compositeurs inspirés. Big world, small world prend ainsi l’aspect d’un magnifique album de variété – au sens noble du terme – où les voix de Tammy Payne ou Alice Perera s’arrogent les premiers rôles.