Deuxième album joliment rêveur d’un groupe adepte d’une pop moderne nimbée de krautrock, d’électronique et d’une pointe de jazz.
Vanishing Twin : derrière ce nom évocateur de série B de cinéma fantastique se cache l’un des groupes les plus intrigants du moment. Ce vaisseau très spécial a pris son envol en 2015 avec à son bord un équipage international basé à Londres et emmené par la chanteuse Cathy Lucas.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Derrière elle se profilent la batteuse Valentina Magaletti (également membre de Tomaga et Neon Neon, entre autres), le bassiste Susumu Mukai (plus connu sous le pseudo de Zongamin), le guitariste et claviériste Phil M.F.U. (Man From Uranus, Broadcast) et le cinéaste et artiste visuel Elliott Arndt (à la flûte et aux percussions).
Une bande de navigateurs déboussolés
Dans le sillage de Broadcast, Stereolab, Pram et The High Llamas, le groupe distille une forme de pop moderne à la fois vaporeuse et fugueuse, semblant venir d’une autre galaxie.
Découvert avec l’album Choose Your Own Adventure (2016), qui apparaît comme un alerte manifeste en faveur de l’esprit d’aventure, le groupe a encore affirmé sa singularité avec l’ep Dream by Numbers (2017) et, plus encore, avec Magic & Machines (2018), autre maxi contenant deux longs morceaux enregistrés au cœur de la nuit – là où la musique de Vanishing Twin prend toute sa (quatrième) dimension.
Atterrit à présent le second album de cette bande de navigateurs déboussolés et décidés à flotter le plus librement possible, sans s’astreindre à un style ou un idiome bien identifié. Diversifiant les langues (anglais, japonais, français) d’un morceau à l’autre, ils partent ici en exploration dans un univers musical miroitant aux ardents reflets rétrofuturistes.
Suspensions vibratiles
De l’easy-listening utopique ? De la pop onirique ? Du (kraut)rock magnétique ? De l’electro aquatique ? Du jazz fantomatique ? Tout en suspensions vibratiles et flottements graciles, The Age of Immunology traverse diverses sphères sonores et invente au fur et à mesure son propre territoire, ouvert grand vers le cosmos.
Très dépaysant et souvent euphorisant, marqué par une belle dynamique de jeu entre les musicien.ne.s et une grande légèreté de mouvement, le voyage se déroule en dix morceaux-étapes.
Se détachent en particulier les hypnotisants Cryonic Suspension May Save Your Life et Backstroke, le ravissant Magician’s Success et le réjouissant Planète sauvage, hommage acidulé à la fameuse bande originale de SF française des seventies.
The Age of Immunology (Fire Records/Differ-Ant)
{"type":"Banniere-Basse"}