C’est sous-titré short stories. Sur la pochette, un paysage l’Amérique, la profonde, les grands espaces, le ciel immense… On devine le projet : loin de l’univers d’Ornette Coleman qui les réunit habituellement (Rejoicing, Song X), Haden et Metheny évoquant leurs racines communes, le Missouri une géographie imaginaire… Regards rétrospectifs, par-dessus l’épaule des éclats […]
C’est sous-titré short stories. Sur la pochette, un paysage l’Amérique, la profonde, les grands espaces, le ciel immense… On devine le projet : loin de l’univers d’Ornette Coleman qui les réunit habituellement (Rejoicing, Song X), Haden et Metheny évoquant leurs racines communes, le Missouri une géographie imaginaire… Regards rétrospectifs, par-dessus l’épaule des éclats de souvenirs, fugaces autant de nouvelles musicales, et à travers la chronique sentimentale et impressionniste, l’exploration en creux d’une certaine tradition élégiaque et bucolique toujours vivace dans la culture américaine. Alors on privilégie la mélodie, la doucereuse mélancolie, avec des accents folk, des réminiscences country : on est dans l’intime, l’introspection. Lyrisme et sérénité. Du moins aimerait-on… Car à vrai dire on est loin des recueils doux-amers d’un Raymond Carver ou d’un Brautigan, de leur sens de l’infime, du détail où s’engouffre l’émotion. Aucune dramaturgie ici, aucun sens de la narration, cette musique ne raconte rien, s’en tient à une série d’effets convenus pour une suite de chromos glacés. Haden vient bien parfois déchirer l’écran lisse du discours de Metheny, mais rien n’y fait, on s’ennuie poliment. Et pendant ce temps, le temps passe…
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Charlie Haden/Pat Metheny, Beyond the Missouri sky (Verve/Polygram)
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