De la chanson brute et mal lunée, en visite à Paris cette semaine. Critique et écoute.
Ils sont peu à savoir proférer des gros mots sans paraître vulgaire, à pouvoir baguenauder avec une ironie douce dans la violence de l’époque et la noirceur annoncée pour demain ; ou à s’attaquer à l’existence de Dieu dans une encre à la fois hérétique et courtoise. Philippe Muray était de ceux-là et Bertrand Louis en enroule les mots flamboyants dans un chant pudique.
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Il enfile en rimes la non-poésie de Muray et lui redonne sa causticité désabusée. Derrière sa voix défilent des ciels changeants : un piano fugueur ici, gymnopédique là, des peaux frottées, une basse rouleau-compressée et sépulcrale qui tonne dans une onde électronique, des galops électriques et d’inquiétants climats synthétiques. Le recueil de Muray s’intitulait Minimum Respect : Bertrand Louis le sert avec une maximale élégance.
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