Le folk faux sage d’un jeune homme
grandi au bord de la tempête. Critique et écoute.
Le chemin pourrait être balisé. Grandi au milieu des disques de maman, entre Richie Havens et Joni Mitchell, journaliste défroqué réincarné en surfeur d’argent et clochard céleste, ermite s’enfermant dans une grange du Devon afin d’enregistrer les dix premières chansons d’une carrière : il n’en faut pas davantage pour que l’on considère Ben Howard comme le pendant européen, et héritier, de Jack Johnson ou Bon Iver.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ou que l’on réduise sa pop acoustique, aux harmonies graciles et précieuses, à un divertissement pour feu de camp. Sauf que, et jusque dans certaines maladresses (des dérapages vocaux, comme de petits signes affectueux de la main), ce jeune homme de 23 ans offre, en lents crescendos, un chant de coeur déchiré au bord des lèvres qui n’appartient qu’à lui.
En mode plongée dans le liquide amniotique, là où les couleurs se diluent dans l’indigo, les refrains disent l’anxiété et la valse-hésitation des sentiments, sur fond de violoncelle expressionniste et de percussions de campagne. Cet album, dans lequel hurle le loup, mugit le vent et se fracasse la mer, salue l’avènement, en filiation directe de John Martyn, d’un remarquable chanteur et compositeur.
{"type":"Banniere-Basse"}