Avec Bembon, le jeune pianiste cubain clôt en beauté son ambitieuse trilogie Roots, authentique programme esthétique et politique futuriste, sous ses allures festives’ Une musique lyrique et kaléidoscopique, résolument baroque, qui progresse par accumulation, prolifération, répétition, ose le choc des mondes et des cultures, les provoque même, alimentant les conflits entre les idiomes convoqués, les […]
Avec Bembon, le jeune pianiste cubain clôt en beauté son ambitieuse trilogie Roots, authentique programme esthétique et politique futuriste, sous ses allures festives’ Une musique lyrique et kaléidoscopique, résolument baroque, qui progresse par accumulation, prolifération, répétition, ose le choc des mondes et des cultures, les provoque même, alimentant les conflits entre les idiomes convoqués, les invitant à s’embraser mutuellement, à se contaminer les uns les autres en une orgie joyeuse et régénératrice. En un art du collage proprement hallucinant des grooves rythmiques afro-cubains lancinants, inspirés des cérémonies rituelles de la santeria se métamorphosent soudain en pulsations urbaines complexes et tranchantes à la manière M Base de Steve Coleman ; des traditions orales multiples s’enchevêtrent et se superposent, du slam (tchache hybride entre rap et poésie) aux mélopées yoruba ; des arrangements de cuivres épicés réinventent le latin jazz moribond’ A l’arrivée la musique de Sosa propose avec force une vision du monde à la fois composite et syncrétique dont l’archipel caribéen constituerait le modèle géopolitique et esthétique.
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