Au départ, Belly of the Sun devait être l’album du retour aux sources. La chanteuse a depuis tenté de dessiner une voie plus personnelle, au confluent de toutes ses expériences passées. Dans la chaleur d’un studio improvisé dans la vieille gare de Clarksdale, ville mythique du blues, elle s’installe donc l’été dernier, pour mieux s’imprégner […]
Au départ, Belly of the Sun devait être l’album du retour aux sources. La chanteuse a depuis tenté de dessiner une voie plus personnelle, au confluent de toutes ses expériences passées. Dans la chaleur d’un studio improvisé dans la vieille gare de Clarksdale, ville mythique du blues, elle s’installe donc l’été dernier, pour mieux s’imprégner de sensations enfouies. Là, elle rencontre des musiciens locaux, les écoute, retrouve des souvenirs, mais aussi les senteurs et les sons d’une terre où le folk, le gospel ou la soul ont aussi leur histoire. Souvent minimaliste, l’accompagnement ? guitare acoustique, percussions délicates ? laisse la voix grave, sensuelle, de Cassandra Wilson au premier plan. Jouant avec le temps, de façon nonchalante en apparence, mais maîtrisée, l’interprète n’a aucune peine à charmer avec classe et distinction. En certains endroits, la sève du blues originel et organique s’insinue davantage dans cette session contrastée. Darkness on the Delta et son piano claudiquant, You Gotta Moveet ses accords écorchés, les accents ensoleillés de Cooter Brown, d’Hot Tamales, le rythme ondoyant de Show Me a Love, absorbent un peu plus cette chaleur du Sud. En se rapprochant du « ventre du soleil », Cassandra Wilson renoue avec une expression plus essentielle. Plus encore que certains de ses précédents enregistrements, Blue Light Till Dawn (en 1993) ou New Moon Daughter (en 1996), déjà composite, ce pèlerinage musical résonne comme une manière d’analyse étonnamment révélatrice.
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