Songwriter sensible et désormais réalisateur élégant, Stuart Murdoch s’offre des projets inattendus. Critique et écoute.
Longtemps confiné à une pop introvertie et fleur bleue, Stuart Murdoch, le leader francophile de Belle And Sebastian, échappe à ses automatismes en s’attaquant à un défi de taille : réaliser son premier film. Il n’est pas totalement en terrain inconnu puisqu’il choisit d’adapter sur grand écran un de ses propres albums, God Help the Girl (2009), dans son fief de Glasgow. Sorti en décembre, ce film musical charme par ses séquences idylliques, quand l’angoisse s’évapore sous une pluie de pop-songs ensoleillées, quitte à tourner le dos à la réalité.
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http://www.youtube.com/watch?v=12OD7DfVJp4
“Le film est un joli rêve, dit-il. Il a un côté intime, comme la musique de Belle And Sebastian. J’ai toujours pensé qu’on était un groupe de chambre à coucher.” Neuvième album de la troupe mixte, Girls in Peacetime Want to Dance continue les virages en épingle entre paroles torturées (le poignant Nobody’s Empire) et mélodies europop scintillantes (The Party Line, Enter Sylvia Plath). Déroutant mais épanoui, cet album emprunte à l’electro et au disco une énergie et une joie de vivre assumées. Si certains puristes crieront à la trahison, d’autres en retrouveront des échos dès les débuts du groupe avec la chanson Electronic Renaissance sur Tigermilk (1996), l’un de leurs albums cultes.
“On peut avoir une sensibilité et choisir de l’exprimer à travers différents types de musique, du moment que c’est sincère”, explique-t-il. Il trempe cette fois sa plume dans les paillettes plutôt que dans le crachin écossais avec l’ambition, affichée dans le titre de l’album, de faire danser les filles.
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