Les balbutiements inédits des francs-tireurs du punk. De Bashung à Elastica, on vénère Wire. Au sein d’un parti politique, on parlerait de minorité contestataire. A l’échelle d’une révolution, on dénoncerait ceux qui privilégient en douce leur destin personnel face à l’intérêt commun. Les punks mirent les pieds dans le plat mais Wire fut le caillou […]
Les balbutiements inédits des francs-tireurs du punk. De Bashung à Elastica, on vénère Wire.
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Au sein d’un parti politique, on parlerait de minorité contestataire. A l’échelle d’une révolution, on dénoncerait ceux qui privilégient en douce leur destin personnel face à l’intérêt commun. Les punks mirent les pieds dans le plat mais Wire fut le caillou douloureux coincé dans la chaussure. Les uns s’affublaient d’épingles à nourrice, les autres étaient tirés à quatre épingles. Une rupture de ton plus qu’une différence de style. Dans la bousculade de 77, Wire faisait déjà partie de la seconde vague de groupes punks, ceux qui en gommèrent les symboles trop voyants et opérèrent la transition vers l’individualisme distant de la new-wave. Pink flag fut le premier album où le punk s’autodigérait. Un détournement d’accords mineurs au profit d’un combat d’esthètes. Newman, Lewis, Gilbert et Gotobed, amateurs éclairés d’avant-garde, avaient peu d’affinités pour les slogans réducteurs et les fièvres urbaines. Leur passage dans la tourmente qui agitait alors Londres est comme celle d’un papillon dans un ventilateur : ils n’y survécurent pas longtemps en fait jusqu’en 79 (les reformations et déformations ultérieures n’ont que peu d’intérêt) , mais ils laissèrent quelques remarquables giclées sur les murs. Avant chacun de ses trois albums, Wire fit un détour par le studio de maquettes d’EMI, histoire de s’alléger d’un trop-plein de chansons et d’y faire un tri. Trente et une de ces early versions dont nombre d’inédits sont rassemblées sur Behind the curtain. Outre un regard transversal sur le parcours riche en rebondissements de Wire des miniatures débraillées de Pink flag aux digressions arty de 154 en passant par l’intermédiaire et parfaite symbiose que fut Chairs missing , cet album a des vertus de rattrapage : un chaînon manquant improvisé dans l’urgence avec du fil de fer.
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