Sur le fil qui sépare bon goût et vulgarité, élitisme et soupe pop-ulaire, les Pet Shop Boys nous font danser. La musique de boîte a trouvé avec Neil Tennant et Chris Lowe ses meilleurs songwriters. Pour ces manipulateurs experts, les rythmes (disco, high energy) ne sont rien sans une bonne mélodie, intensifiée par la mélancolie, […]
Sur le fil qui sépare bon goût et vulgarité, élitisme et soupe pop-ulaire, les Pet Shop Boys nous font danser. La musique de boîte a trouvé avec Neil Tennant et Chris Lowe ses meilleurs songwriters. Pour ces manipulateurs experts, les rythmes (disco, high energy) ne sont rien sans une bonne mélodie, intensifiée par la mélancolie, élevée par le détachement. Les seuls peut-être avec New Order à nous faire guincher sur l’amertume, la désillusion et l’ennui. Un sens assez kitsch du mélodrame intimiste achevant de transformer les branchés en midinettes (et inversement). Depuis 1984, leur route était parsemée de hits (West-End girls, It’s a sin, What have I done to deserve this, Domino dancing), parfois devenus des classiques (Rent repris par Lisa Minelli, les Triffids, ou Carter usm) et d’albums bancals bâtis trop rapidement autour des deux ou trois tubes réglementaires. Behaviour est enfin le disque presque parfait. En réponse à la violence des bpm’s house, les Boys ont choisi l’alternative douce et le travail en finesse, fourbissant comme jamais des compositions, une production et des arrangements d’une étonnante subtilité. Les recettes (voir plus haut) restent d’une délicieuse et perverse efficacité (neuf singles potentiels sur dix morceaux). Mais l’album s’installera cette fois-ci aussi sûrement dans votre chambre que sur les pistes de danse.
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Archives du n°26 (nov/ déc 90)
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