Trois titres redonnent au rappeur à biscoteaux une illusion de grandeur.
Dans le Queens, on se tamponne des fables de ce brave Jean de La Fontaine. En témoigne la carrière de 50 Cent, ambitieuse grenouille qui, à force de gonflette et d’emplettes, n’a fait illusion que le temps de son premier album avant de filer casquette baissée vers une implosion nommée Curtis, disque mou et baveux comme un bout de bidoche éparpillé façon puzzle.
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Heureusement pour le meilleur ennemi de Kanye West, en musique il n’est jamais trop tard pour bien faire. D’où ce Before I Self Destruct ourdi de longue date et censé renouer avec la vibe hardcore des débuts. Surprise à son écoute, le contrat est rempli… le temps de trois morceaux. Il y a d’abord ce Death to My Enemies, joliment grognard et porté par une ligne de basse qui siérait à merveille à la BO d’un western urbain. Puis So Disrespectful, dont le classicisme (piano taiseux, pizzicati en embuscade) n’a d’égal que l’efficacité. Quant à l’atmosphérique Psycho, c’est en grande partie à Eminem qu’il doit son rang de zénith, l’enfant terrible de 8 Mile s’y livrant à une renversante démonstration de tchatche hachée.
En marge de cette triplette, le potentiel vocal de 50 est mis à l’amende par des productions scolaires, voire carrément calamiteuses, lorsqu’il cède à l’appel des clubs et des mains sur les hanches. En une phrase comme en cent : Before I Self Destruct n’arrive pas à la pochette du Blackout de Britney Spears, dont il partage la matière première (i.e. les déboires de la pop-star préférée des tabloïds).
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