Influence sur la scène pop psychédélique d’un film pionnier – et sous influence.
Il y a dix ans, on faisait le rock sans fioritures : Strokes et Libertines branchaient leurs guitares et enregistraient des disques bruts, transposant sur bande l’urgence des concerts. Depuis, la scène rock a vu l’émergence d’une armée d’artistes psychédéliques : ils passent des heures à soigner la production, préfèrent, plutôt que de les composer, décomposer leurs morceaux. Si la famille est immense, Ariel Pink, Animal Collective, MGMT, Yeasayer ou Dan Deacon sont ses représentants les plus cités. Avant eux, les Flaming Lips, Syd Barrett, les Beach Boys ou Pink Floyd ont apporté leur pièce à l’édifice psychédélique. Moins souvent crédités dans cette catégorie, les Beatles, avec la réédition de leur troisième film, Magical Mystery Tour, rappellent combien ils furent les pionniers du genre. Outre les beaux chapitres sonores qu’il déroule – Blue Jay Way, I Am the Walrus, Flying -, le film, enregistré après le Summer of Love, montre un groupe plus que jamais sous l’influence du LSD. À l’arrière d’un bus, les Beatles traversent la campagne anglaise. Drogués, les sketches évoquent autant l’oeuvre des Monty Python que les clips de MGMT : on y voit les Beatles entourés de nains, de passagers faisant des courses en sac, de vieilles tantes obsédées par la bouffe. Copain, à l’époque, des auteurs de la beat generation, c’est McCartney qui s’impliqua le plus dans la réalisation, quitte à brusquer ses partenaires. Si le film témoigne de l’avant-gardisme des Beatles, il a aussi le mérite de rappeler que c’est au bassiste qu’on doit le plus les audaces expérimentales du groupe. Magical Mystery Tour fut boudé par le public à sa sortie – premier échec des Beatles. Le Nouvel Hollywood, en revanche, y trouva l’inspiration : Spielberg, qui l’a étudié à la fac, l’a souvent cité comme influence.
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DVD Magical Mystery Tour (Apple/EMI)
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