Bientôt trente ans d’activité, une vingtaine d’albums au compteur : les Fleshtones sont un indéboulonnable monument à la gloire d’un psychédélisme flamboyant. Gardiens d’un temple dont ils auraient crocheté toutes les serrures, ces papys électrocutés de la scène new-yorkaise cultivent le rock’n’roll comme d’autres les plantes carnivores ou les bonsaïs, avec autant d’amour et de […]
Bientôt trente ans d’activité, une vingtaine d’albums au compteur : les Fleshtones sont un indéboulonnable monument à la gloire d’un psychédélisme flamboyant. Gardiens d’un temple dont ils auraient crocheté toutes les serrures, ces papys électrocutés de la scène new-yorkaise cultivent le rock’n’roll comme d’autres les plantes carnivores ou les bonsaïs, avec autant d’amour et de soin que de déviances et de tortures.
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Il en résulte des compositions florales rugueuses et alertes, classiques dans la forme mais toujours un brin tarées dans le fond. Sans doute leur plus beau bouquet depuis une dizaine d’années, Beachhead retrouve les tonalités d’une haute lignée sixties, fière de son rang. Si la voix de Peter Zaremba émarge toujours sur la face lysergique des New York Dolls, les guitares de Keith Streng reprennent des couleurs au contact des galopins de la génération Jon Spencer. Comme autant de mélodies d’assaut, à fredonner avant d’attaquer les moulins radiophoniques, I Want the Answers ou I Am What I Am montent au front avec la gouaille des grands maquisards cinglés : Seeds, 13th Floor Elevator, Sonics…
Sorte de généalogie contractée, les Fleshtones montrent une fois encore leur propension à régénérer les bases quadragénaires sans perdre l’avantage des courants frais. Mieux : on les sent prêts à prendre le commandement du prochain débarquement. Beachhead, que l’on traduira donc par tête de pont , est là pour ça.
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