Ce duo franco-américain compose avec la bruine : prometteur.
Voilà un disque qui ne doit son salut qu’à une chose : la météo désespérante qui accompagne sa découverte. Les disques à écouter par temps de pluie – un peu “chiants comme…” mais bien quand même – demeurent des valeurs sûres par ces temps de grenouille. On ne croit pas si bien dire, car la voix de Beach House est française, délocalisée à Baltimore où elle concubine avec le guitariste Alex Scally. La voix, c’est celle de Victoria Legrand, nièce du compositeur des Parapluies de Cherbourg, tout se tient. Elle appartient aussi à cette autre dynastie des sirènes qui s’engourdissent sous les étoiles (Mazzy Star, Galaxie 500) d’un rock atmosphérique cadencé à 30 bpm.
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La plage est loin, ou alors totalement désertée, minée par une mélancolie après-solaire qui ruine toute velléité d’embellie. Depuis sa cabane du Maryland, le duo d’amoureux (enfin, on suppose) a imaginé une petite sérénade de fin du monde, ou probablement la bande-son d’un réveil au jardin d’Eden, avec ses instruments tâtonnés (orgues, marimbas, clochettes ou arpèges en sourdine) qui paraissent se dématérialiser en route pour former des petites nuées aux tracés fébriles mais tenaces. Après la pluie, les ciels de traîne, en attendant peut-être l’orage sur un futur premier vrai album dont ce mini-lp a crayonné les prometteurs contours.
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