Les nouveaux héros de Brooklyn sentent bon l’adolescence : déjà des enfants pour les Drums.
Incroyable adaptation de l’espèce : à Brooklyn, le son caverneux et plaintif de The Drums est déjà devenu un argot très répandu, que les Beach Fossils parlent couramment, avec des tics de langage bien à eux. Quels sont donc ces fossiles dénichés sur la plage de Gerritsen ?
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Ceux, une fois encore, d’une certaine indie-pop anglaise des années 80, chancelante et un peu chialarde, à jamais associée à un label fondateur comme Sarah Records. Qui aurait cru, à l’époque lointaine (1989) où ce magazine s’enthousiasmait pour le single idéal (Field Mice, Sensitive) d’une des signatures de Sarah que cette maison de poupées deviendrait la référence ultime de l’indie-rock américain de 2010, que ce son pressé et maladroit, fier et invincible, entrerait vingt-et-un ans plus tard dans le domaine public ?
C’est très précisément ce mélange d’insouciance joyeuse et de mélancolie qui fait aujourd’hui la force de ce premier album, où l’euphorie des mélodies tout en carillons est systématiquement détournée vers une ruelle pluvieuse par la voix anxieuse de Dustin Payseur.
Lazy Day, Youth, Daydream, Window View : tout est dit – le désoeuvrement, la confusion, la rêvasserie, la fierté, l’abandon – dans les titres de ces chansons. Dans tout leur dénuement, leur inconfort, leur urgence, elles murmurent et hurlent que le son de Beach Fossils n’est pas le son des années 80 : c’est simplement le son de l’adolescence.
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