Les chansons surannées d’une donzelle sans âge.
Nancy Elizabeth a 23 ans, mais pourrait bien en paraître quarante de plus. Voire des siècles… Puissante et spectrale, d’une maturité fulgurante, la voix de cette Anglaise proche de James Yorkston est intemporelle. Si sa diction sinusoïdale évoque une émanation celtique de Vashti Bunyan, ses harmonies désuètes semblent provenir du répertoire médiéval d’un trouvère ou d’une partition oubliée d’Henry Purcell. L’effet est d’autant plus saisissant que Battle and Victory a été enregistré dans la campagne galloise, parmi les pierres éprouvées d’un cottage du XVIIe siècle. Comme Joanna Newsom, la damoiselle maîtrise l’art ancestral de la harpe pour le conjuguer au folk pastoral avec un fascinant doigté. Elle sait aussi jouer de la guitare slide (ou pas), du bouzouki, de l’harmonium indien, du khim et du dulcimer des Appalaches. Tous ces instruments insolites viennent ourler treize chansons, leur donnant un petit air quasi psychédélique. Et quand ses amis accompagnent la muse fantôme au cor, au violoncelle et aux percus, c’est encore plus joli et envoûtant.
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